L’acharnement des revendeurs de musique de variétés et autres industriels du divertissement audiovisuel commence à porter ses fruits : en réprimant les réseaux Peer to Peer sans proposer de solution de remplacement, les professionnels du divertissement s’aperçoivent que la « clientèle » se tourne désormais vers des fournisseurs de contenu tout aussi illégaux mais désormais payants… et inaccessibles. Un article de Yahoo Movies désigne, sans les nommer, ces infrastructures WarEZ et autres centres de « Méga » téléchargement. Des sites qui, outre le support financier de leurs abonnés, reçoivent également un pactole parfois non négligeable de la part d’annonceurs ayant pignon sur rue : chaînes de malbouffe, vendeurs d’ordinateurs grand public, professionnels de l’automobile, du jeu en ligne ou de publications « légères »…
Des sites qui, surtout, sont souvent situés au-delà de la portée des commissions rogatoires internationales, à des centaines de lieu des griffes des Hautes Autorités Hadopesques ou des serres du RIAA. Et nos confrères de citer la Russie, l’Ukraine, la Colombie et, histoire de faire bonne mesure, la Suisse et l’Allemagne. Les poursuites officielles et les tentatives de fermeture de ces serveurs n’ont donc pratiquement plus la moindre chance d’aboutir. Hébergées de plus en plus sur ces fameux « bullet proof hosting providers » qui ont beaucoup appris avec le business du spam et du scareware, les fourgues de vidéos situés dans les pays de l’ancien bloc soviétique savent désormais disparaître puis renaître en moins d’une semaine, parfois même dans un autre pays, une autre « république ».
Sans surprise également, le second message que tentent d’instiller les boutiquiers du divertissement porte sur l’absence de fiabilité des règlements par carte de crédit. « Qui donc accepterait de donner un numéro de compte à ces truands ? » disent-ils en substance, ne dérogeant pas d’un iota de leur discours anxiogène. Las, le passé (une fois de plus) ne leur donne pas raison. Si cela était vrai, le marché engendré par le spam serait mort depuis belle lurette. Car même les truands ont besoin de la confiance de leurs acheteurs s’ils veulent voir leurs affaires fructifier et perdurer. L’on peut douter de la qualité des marchandises de ces vendeurs de fausses montres de luxe, de cigarettes de contrebande ou de Viagra d’opérette, on peut être à peu près certain que leur mécanisme de payement est fiable, au grand dam des professionnels de la sécurité informatique.
Ce passage à la clandestinité était non seulement prévisible, mais encore quasiment certain… à croire qu’il était même souhaité par les promoteurs des lois « antipiratage ». Lois-prétextes s’appuyant sur les cris d’orfraies d’un quarteron d’industriels qui n’ont su « feindre d’être les instigateurs de ce mouvement, faute d’en maîtriser les commandes * ». Le plus important, pour les politiques, était de mettre l’Internet sous contrôle. Cela est en train de se faire. Quand à l’industrie du disque et de la vidéo, Vae Victis. Elle a servi avec complaisance, elle n’est désormais plus d’aucune utilité.
NdlC Note de la Correctrice : D’après Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Un pareil nom à rallonges et à tiroirs le prédestinait à des pensers tortueux.
Chez Opera, le nouvel opus est numéroté 10.54 et colmate, vivace, quelques vacuités pouvant offrir le flanc aux attaques en cross site scripting. Les grands traits des améliorations sont publiées mezzo voce par l’équipe de sécurité. A noter que, par deux fois, piano, les failles en question sont qualifiées « d’extremely severe » et de « moderately severe » sans la moindre précision. Les utilisateurs d’Opera sont bien sûr extremely inquiétés et moderately apeurés par ce souci poussé de l’information.
Chez Mozilla, la 3.6.4 de Firefox bouche 7 perforations majeures. Mais exceptionnellement, la mise à niveau pour des raisons de sécurité n’est rien comparée aux améliorations fonctionnelles du programme. Et notamment pour ce qui concerne la gestion des fenêtres ouvertes sur une page provoquant un crash Flash, Quicktime ou Silverlight. Une fois n’est pas coutume, l’on peut trouver le « changelog » passionnant à lire.