Découvrant, avec un retard pour le moins surprenant, que le routage des données du réseau RIM transite par le Royaume Uni ou le Canada, le gouvernement Allemand « conseille » à ses Ministres de ne pas utiliser de téléphone Blackberry dans le cadre de leurs fonctions, nous apprend le quotidien national Handelsblatt. Le Ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, argumente : « l’infrastructure réseau du Blackberry est fermée et propriétaire. Les normes d’accès à nos réseaux doivent être décidées par nous-mêmes et non pas par une entreprise privée ». Des propos souvent entendus dans les couloirs des conférences Sécurité Françaises.
Il ne s’agit pas là, comme on a pu le lire dans les colonnes de certains journaux, d’une « interdiction formelle » mais d’un « conseil avisé ». Il est de toute manière évident que l’usage d’un réseau transitant par des pays étrangers est à strictement éviter au sein de toute infrastructure nationale d’importance stratégique. Même si leur contenu est chiffré, l’origine, la destination, la fréquence des messages émis et reçus est une fuite d’information exploitable.
L’opacité des réseaux de RIM a également, depuis le début de l’été, provoqué quelques polémiques et des demandes insistantes d’ouverture de la part de multiples gouvernements, notamment des Emirats Arabes Unis, de l’Arabie Saoudite, du Pakistan, de l’Inde… En France, les services de renseignement avaient immédiatement réagi en émettant également un ferme « avis de prudence » quelques jours après la mise en place du gouvernement Sarkozy et devant la prolifération d’une informatique mobile sauvage demandée par quelques Ministres et Secrétaires d’Etat.