Forcing de la FCC pour clore le dossier des « espaces blancs » titre Hillicon Valley, qui explique que, c’est juré et quasiment certain, les « canaux inutilisés » du spectre attribué aux broadcasteurs de télévision seront destinés au développement d’un « Wifi dopé aux stéroïdes ».
Jusqu’à présent, ces espaces interstitiels n’étaient exploités que par des équipements professionnels employés précisément par lesdits propriétaires de chaines TV et par quelques accessoires, notamment les « micro HF » dont la portée ne dépasse pas une centaine de mètres. La FCC défendait jalousement à quiconque de venir polluer ces espaces, pour éviter tout risque de perturbation des émissions de télévision analogique terrestre.
En débloquant ce que les américains appelle ces « white space », la FCC (équivalent US de l’Autorité de Régulation Française) a décidé de jouer les catalyseurs industriels et de favoriser le développement d’équipement de transmission réseau « sans licence » dans la bande UHF.
En Europe en général et en France en particulier, ces mêmes fréquences sont réservées à une danseuse technologique, la « Radio Numérique Terrestre » dérivée du DAB (Digital Audio Broadcasting). Rappelons que cette technologie est excessivement coûteuse à mettre en place, exige des radiorécepteurs vendus une fortune (entre 500 à 1000 fois le prix d’un récepteur FM classique), offre une couverture réduite comparativement aux technique analogiques contemporaines, et fait double ou triple usage avec deux autres médias de diffusion numérique ; la DRM (Digital Radio Mondiale, radio onde courte numérique en stéréo AAC3 compressé d’une portée de plusieurs milliers de kilomètres) et du DVB-S, Digital Video Broadcasting-satellite, qui diffuse radio et télévision sur une vaste zone, à l’échelle du continent. Si l’on attend toujours le début du commencement d’une amorce de tentative de diffusion de cette fameuse radio numérique terrestre, il est d’ores et déjà possible d’acheter des récepteurs et d’écouter des émetteurs diffusant actuellement en DRM. Bref, tout laisse à penser que la Radio Numérique Terrestre prenne le pas d’une sorte de « super Secam » avec un avenir politique et commercial aussi… prometteur que le fût notre brillant procédé de codage couleur.
En prenant la décision d’ouvrir ces bandes UHF aux réseaux Wifi, la FCC non seulement donne du sang neuf à l’industrie des télécommunications bureautiques (un sang qui fera défaut aux entreprises clientes et équipementiers européens) et provoquera très probablement l’apparition d’un « marché gris » desdits équipements en nos contrées. Cela s’était déjà produit aux débuts des réseaux 802.11 en Europe, à une époque où une grande partie du spectre 2,4 GHz était encore détenue par l’Armée Française.
Quelles seront les performances de ces futurs équipements ? Nul ne sait tant que la FCC n’a pas précisément délimité les largeurs de spectre qu’elle compte attribuer à ce service. Les fréquences porteuses étant plus basses que celles utilisées en Wifi norme « b/g » ou « a », on peut craindre une plus faible bande passante exploitable. Mais la nature des fréquences utilisées laisse espérer également, à puissance égale, des portées biens plus étendues.