novembre 18th, 2010

Facebook, Twitter, WordPress, bonnets d’âne de la sécurité

Posté on 18 Nov 2010 at 11:23

Georges Ou, de Digital Society, s’est livré à un petit test sécurité des différents services « Web 2.0 » les plus en vogue. De Flicker à Yahoo en passant par eBay, Amazon ou WordPress, Ou s’est notamment intéressé aux possibilités de détournement de session comme à celles d’usurpation totale de crédence. Et le résultat n’est pas franchement encourageant. Dans bien des cas, le « Sidejacking » (détournement de session par vol de cookies) est possible, alors que ce genre d’attaque est connu depuis des lustres et laissé à la portée d’un enfant de 10 ans. Rares sont les services, tels Gmail, eBay ou WordPress sous SSL, qui décrochent une bonne note. WordPress utilisé sans SSL, Twitter, Facebook arrivent, quant à eux, bons derniers du classement et doivent donc être considérés comme dangereux à utiliser. En ce qui concerne Yahoo Mail et Microsoft Hotmail, ils doivent être employés avec prudence (voire pas du tout), certains défauts d’architecture remontant pourtant à plus de trois ans.

Pour compléter le tableau, à fins de référence, l’auteur a effectué un rapide survol des protocoles d’échange les plus utilisés : Pop3, smtp, imap avec ou sans tunnel, ainsi que FTP en version originale ou améliorée SSL/TLS, le tout associé à une note de « fragilité » d’autant plus mauvaise que le protocole est « vintage ». Un rappel nécessaire car beaucoup oublie que c’est souvent dans ces vieux pots que se mitonnent les meilleurs soupes de propagation virale.

Cet article est à mettre entre toutes les mains. Si son entrée en matière peut paraître réservée aux habitués des techniques de protection, Sa suite explique en termes simples ce qu’est un détournement de session, une usurpation de compte, une authentification SSL etc. Article à imprimer, à traduire et à encadrer, en ces temps de louanges extatiques chantées à la plus grande gloire du Web 2.0, des services externalisés et des applications cloudifiées.

Des origines génétiques d’Hadopi

Posté on 18 Nov 2010 at 10:56

En février 1934, Eugène Aisberg, père fondateur de la presse technique Française, lançait une revue qui s’intitulait Toute la Radio, titre qui devint par la suite Toute l’Electronique, alias « TLE » pour les intimes. Premier numéro précieusement conservé par Monsieur Pascal Chour.

A la page 1 (en chiffres arabes, premier tiers de la publication), l’on trouve un éditorial signé Paul Dermé, titré « Pas un sou ! ». Edito qui vitupère contre les demandes insistantes de l’industrie du divertissement, des variétés et du spectacle, laquelle exigeait le versement d’une partie de la « taxe radio » (redevance) en dédommagement de la concurrence déloyale causée par les nouvelles technologies (la TSF). « La radio porte aux théâtres dans les provinces un coup des plus dangereux, du fait que les spectacles entiers radiodiffusés retiennent inévitablement chez eux les quelques amateurs encore fidèles de l’Art Lyrique » peut-on lire page 2. Déjà, la dématérialisation de l’œuvre et sa duplication auprès de plusieurs milliers d’usagers (fortunés) était un argument fort des « majors » du moment.

Outre la subvention de « préservation concurrentielle » prélevée sur les deniers des usagers, les défenseurs du spectacle traditionnel avaient également inventé Le « filtrage géolocalisé » que n’aurait pas du tout renié certains conseillers ministériels : « Un sénateur, ancien Ministre de l’Education Nationale, M.Mario Roustan, a promis, lui, au Directeur du Grand Théâtre de Bordeaux de demander au gouvernement d’empêcher que les transmissions de l’Opéra soient diffusées par Bordeaux-Lafayette ». Quelques hommes politiques et conseillers clairvoyants s’opposent toutefois à cette forme de lobbying : « M. Mistler, vient déclarer M. Georges Monnet à Excelsior, a raison de penser que le public de la radio doit être satisfait pour lui-même, et non en fonction des services qu’il peut rendre aux théâtres en difficulté… Les 1 500 000 auditeurs (sic) de la TSF ne méritent pas d’être sacrifiés aux abonnés de l’Opéra ou de l’Opéra-Comique ».

Et Paul Dermé de conclure « Les sans-filistes sont unanimes sur ce mot d’ordre : « Pas un sou ! » à opposer à tous ceux qui se soucient fort peu de la radio, mais qui s’intéressent beaucoup à ses écus ». Ni licence globale, ni subvention de mutation, ni prélèvement à la source… la radio, puis la télévision, pourtant longtemps accusées d’avoir trucidé le théâtre, le cinéma, les concerts, les auteurs, ont ainsi survécu grâce à l’intégrité d’hommes qui ont immédiatement compris qu’une technologie n’en remplaçait jamais une autre totalement …

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