C’est grâce à la vigilance de nos confrères Australiens de Techworld que l’on peut apprendre cet intérêt soudain du Vatican pour la gente hackeuse. Le père jésuite Antonio Spadaro, dans les colonnes de la revue Civilta Cattolica, explique combien il peut exister de parallèles entre la philosophie hacker et les enseignements du christianisme. Et d’insister sur l’esprit de découverte de ces aventuriers des arcanes logicielles et matérielles, de leur soif de partage de connaissance, de leur altruisme et leur opposition au profit pour le profit… tout en rappelant que « hacker n’est pas cracker ». Remarquable exercice casuistique qui jette un voile pudique sur le fond solidement libertaire, libertin (voir anarchisant) et agnostique du mouvement (des mouvements devrait-on dire) de hack. Qu’il y ait eu des cas de hackers gnostiques, c’est une certitude. Tout comme il a existé (et il existe toujours) des hackers cyberpunk militants athéistes, des groupes largement inspirés de situationnisme et des clubs ou associations se situant dans une mouvance beaucoup plus « conservatrice ». Le tout baignant parfois dans une joyeuse confusion des genres, un syncrétisme politico-technologique capable de mélanger toutes les tendances, toutes les opinions les plus extrêmes grâce à un esprit de tolérance digne des maisons du même métal. Une tolérance qui, toutefois, s’arrête dès que débute le plus petit soupçon de tentative de récupération. Le hacking est-il soluble dans la gnose ? Oui, mais à une lettre près