Pavel Vrublevsky était banquier. Cyber-banquier même, co-fondateur de ChronoPay, le tiers de payement le plus important de Russie, l’un des successeurs de eGold et autres « trésoriers-payeurs » mafieux. Etait, car les autorités Russes ont arrêté Vrublevsky, les motifs d’inculpation ne manquant pas. Car outre son métier d’intermédiaire financier peu regardant, il dirigeait également une « pharmacie » spécialisée dans le spam et la vente de fortifiants divers (Rx-Promotion) et s’adonnait régulièrement à la pratique du scareware, sport consistant à vendre du faux-antivirus russe en effrayant le chaland à grand coups de popup alarmistes prétendant détecter une infection. Et pour parachever cette édifiante carrière, ce Spam King et cyber-escroc venait d’être balancé par l’un de ses seconds couteaux récemment embauché pour lancer des attaques en déni de service contre les ordinateurs d’un concurrent, intermédiaire financier travaillant notamment pour le compte de la compagnie aérienne Aeroflot. Les révélations de ce factotum ont forcé Vrublevsky à quitter le pays, nous apprenait Brian Krebs en début de semaine passée. L’article de l’ex journaliste du Washington Post nous apprend que l’usage du DdoS était une quasi-habitude de l’individu. Une forme de violence qui se manifestait particulièrement à l’égard des sites antispam ou dénonçant les activités douteuses du personnage. L’attaque contre l’intermédiaire d’Aeroflot a probablement été la bravade de trop. Tant que les exactions du personnage ne frappaient que des entreprises ou organisations nord-américaines, le FSB se montrait relativement tolérant. Mais en touchant aux deniers de la compagnie de transport nationale, Vrublevsky a réduit en cendres l’immunité « par inertie » dont il semblait bénéficier.