juillet 12th, 2011

Les boutiquiers de la variété contre le Cloud Computing

Posté on 12 Juil 2011 at 2:29

Les associations de producteurs et autres intermédiaires de payement du monde de la variété (syndicat des éditeurs phonographiques, Sacem, Scam Snep …) sont parvenus à forcer le Ministère de la Culture à créer une Commission d’Enquête chargée de se pencher sur l’usage du Cloud Computing dans les grands réseaux de piratage. Un scoop signé une fois de plus Marc Rees dans les colonnes de PC INpact. Le but non avoué étant de trouver un moyen de financement supplémentaire sous couvert de « manque à gagner ». De nombreuses taxes reposant sur ce prétexte viennent déjà grever les budgets d’achats de disques durs externes, de supports inscriptibles de stockage (CD et DVD inscriptibles), accès Internet…

Cet appel à la fouille systématique des contenus externalisés a logiquement toutes les chances d’aboutir, après quelques remous et adaptations. Trouver à la fois une nouvelle source fiscale et un prétexte à filtrer les contenus ne peut que séduire certains gouvernements. Aux Etats-Unis, des dispositions identiques sont déjà en place, reposant sur le Patriot Act (antiterrorisme) et non pas sur les réclamations de l’industrie du divertissement audio-visuel.

Toute disposition législative Française allant dans le sens des marchands de variétés ne pouvant s’étendre que dans le cadre des frontières nationales, il n’y a strictement aucune chance pour que la lutte contre les grands centres de stockage de contenus douteux (MegaUpload et consorts) se solde par l’émission d’une commission rogatoire internationale. En revanche, l’impact sur le développement d’une industrie Française de l’hébergement sécurisé et confidentiel serait profond, voir fatal pour ce business naissant. Si les boutiquiers de la musique parviennent à avoir gain de cause et tuer dans l’œuf toute tentative de développement d’un Cloud national, les principaux bénéficiaires (Google, Microsoft, Amazon, SalesForce) leur voueront une reconnaissance éternelle.

Data mining, Google en chevalier noir

Posté on 12 Juil 2011 at 2:16

Tandis que Microsoft joue les chasseurs de prime et les liquidateurs de viagra frelaté, Google, de son côté, travaille à réduire au silence les groupuscules extrémistes. Slate publie un article sur le sujet, qui décrit comment un Think-Tank Google envisage de détecter l’activité des jihadistes, des néo-nazis, des ultranationalistes Irlandais et autres terroristes en puissance lorsqu’ils utilisent le Net. « Nous avons les moyens de rassembler l’information » dit en substance Eric Schmidt, ex CEO et actuel Executive Chairman de Google.

L’auteur de l’article s’étend sur les capacités de recherche, sur les méthodes de financement d’une telle organisation anti-extrémistes violents, sur les intrications avec les polices locales… seule une courte conclusion reconnaît que les idées radicales pourraient se durcir encore plus si un tel flicage bigbrotheriste venait à s’intensifier, et reconnaît également que les grandes aspirations idéalistes sont le fait d’une jeunesse pas toujours réfléchie… vouloir supprimer l’extrémisme, ce serait surtout vouloir supprimer les désirs d’absolu de la jeunesse.

Pas une fois, en revanche, l’auteur ne s’interroge sur le fait qu’une entreprise de droit privé s’arroge le droit d’envisager de se substituer aux pouvoirs régaliens des états. Pas une seule fois non plus il n’est question de définir ce qu’est une idéologie extrémiste. Pas une seule fois encore il n’est fait référence à l’histoire et aux innombrables combats des états contre ce qui était, à un moment donné, une idéologie extrémiste.

Des naissances des principales « religions du livre » aux mouvements ouvriers du XIXème siècle, en passant par les croisades des pastoureaux, les guerres de religions, les épurations ethniques ou coloniales, nombreux ont été les mouvements extrémistes ou anti-extrémistes violents qui ont su réécrire l’histoire à leur avantage. Le pouvoir d’une entreprise lui donne-t-il le droit de s’autoproclamer régent des pensées et des opinions ? Si cette tendance venait à se confirmer, il ne faudrait pas s’étonner d’assister à un durcissement des actes cyber-radicaux … Contre la vision Orwellieno-messianique d’un Google, il risquerait de se développer un contre-contre-extrémisme à côté duquel les actes des Anonymous ou les LulzSec ne seraient que de vagues enfantillages.

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