De l’impact de l’affaire Diginotar sur les autorités de certification et la confiance qu’on leur prête : tel est le titre d’un long article publié sur le quotidien du Sans, et rédigé par Mark Hofman. Hofman qui tique un peu à la lecture d’un communiqué de presse, dans lequel on pouvait lire « Vasco ne pense que pas que l’incident de sécurité de Diginotar aura une incidence significative sur les futures bénéfices ou le business-plan de l’entreprise » (Vasco est un vendeur de certificats qui tente d’appliquer la méthode Coué)
L’affirmation eut été probablement plausible si Diginotar avait connu ces quelques déboires il y a deux ou trois ans. Mais après les cafouillages DoCoMo et RSA, Diginotar ne fait que « confirmer une tendance » et vient, sur le plan de l’image de marque de la profession, de définitivement plomber le peu de renommée qui restait aux derniers boutiquiers de la certification encore en état de faire bonne figure. Car cette profession ne vend strictement rien d’autre que de la confiance, la seule denrée immatérielle qui ne ressemble pas au gruyère de supermarché : la présence du plus petit trou, de la moindre faille fait évaporer la confiance. Une « trust authority » sans trust, c’est exactement ce qui arrive aux banques en général et à certaines banques Françaises en particulier. Car le premier métier d’un banquier, c’est également de vendre de la confiance. Une confiance mise à mal par les agences de notation, qui mettent en doute le niveau de confiance que l’on prête à un état souverain, doute qui s’étend aux argentiers ayant prêté de l’argent (ou acheté les dettes) à ces mêmes Etats souverains. C’est là toute la différence entre l’industrie « brick and mortar » et les mondes virtuels et spéculatifs …