Un groupe d’Universitaires de Varsovie a mis au point une technique d’injection d’information entre les paquets d’une conversation VoIP. Baptisée TranSteg, cette technique est une forme de stéganographie qui utilise un flux numérique plutôt qu’une image pour camoufler une information aux yeux d’un éventuel système de censure. Pour passer inaperçu, le message secret ne doit représenter qu’une faible partie du contenant. Pour acheminer discrètement 2,2 Mo de fichier, il faut tenir une conversation de 9 minutes avec son correspondant, soit 2862 minutes (47 heures) de blabla pour faire passer les 700 Mo d’un fichier AVI en basse définition. Pirates taciturnes s’abstenir.
La technique consiste à exploiter non pas les flux audio, mais le protocole RTP chargé du transport VoIP. Les données RTP sont compressées pour offrir le plus d’espace possible au message à faire passer, la principale difficulté étant d’utiliser un codec qui, sans dégrader la qualité du signal sonore, puisse fournir un flux vocal moins lourd sur le plan binaire.
Jusqu’à présent, les tentatives de stéganophonie avaient plutôt tenté de fondre l’information binaire dans le nuage des données audio.