Nos confrères de Datacenter Knowledge publient un article décapant sur les risques provoqués par des opérations de maintenance abusives.
La thèse est soutenue par Steve Fairfax, Président de MTechnology (des spécialistes de l’analyse de risque), lequel explique que la maintenance est un business lucratif, qui entraîne les prestataires à « pousser à la consommation », à entretenir un climat de suspicion et de doute dans l’esprit de leur client. Or, il semble que le principe du « on ne doit pas toucher un outil qui fonctionne » s’applique à pratiquement tous les corps de métier. Statistiquement, explique Fairfax, plus les opérations de maintenance sont intensives, plus elles sont susceptibles de provoquer des accidents. Et de citer comme preuve l’accident de la centrale nucléaire de Three Miles Islande aggravé par la fermeture d’une vanne stratégique durant une opération de maintenance préventive.
Chaque opération de maintenance préventive doit être mûrement réfléchie et documentée, particulièrement dans le domaine si critique des Datacenters. Et Fairfax de déclarer « if you buy a 2N data center, you’ll have twice as many component failures as a 1N data center. But you’ll be more reliable ». Ce principe, baptisé le syndrome du bimoteur, avait été énoncé par IBM dans les années 50 : statistiquement, un avion bimoteur tombe deux fois plus souvent en panne qu’un monomoteur, mais le niveau de risque est fortement diminué.
Reste qu’une redondance des architectures d’un Datacenter peut être compromise si les opérations de maintenance préventive sont entachées de mauvaises pratiques et si leurs applications sont codifiées et strictement appliquées aux deux installations. C’est ce que l’on pourrait appeler le principe de la duplication virale des disques montés en RAID 1.
Dans sa course aux tentatives de solutions techniques anti-piratage, l’Hadopi revient sur son projet de combattre le téléchargement illégal effectué via les mécanismes de streaming. De quelle manière ? En entrant « dans une phase active de lutte contre ce comportement mercantile qui, du créateur à l’internaute, pénalise tous ceux qui sont respectueux des lois ».
L’on serait tenté en lisant cette phrase de croire que les personnes ou entités visées seraient celles tirant profit du téléchargement : sites d’hébergement, structures qui alimentent lesdits sites etc. Pourtant, jusqu’à présent, toute l’activité de la Haute Autorité s’est concentrée sur les consommateurs plus que sur les producteurs. Une chasse aux canaux de diffusion impliquerait le filtrage de certains sites au niveau des infrastructures des FAI (compte tenu de l’extraterritorialité des « coupables »).
Ce qui pose un double problème : d’une part quelques difficultés administratives sont à prévoir vis-à-vis de la cour Européenne de justice qui vient de rendre une jurisprudence défavorable à un filtrage imposé au FAI Belge Scarlet. D’autre part, l’affaire CopWatch l’a prouvé récemment, cette décision purement technique risque fort d’amplifier le phénomène et pousser les hébergeurs et fournisseurs de contenus de streaming à multiplier les miroirs et proxy. Si ce jeu du chat et de la souris était efficace, les gros annuaires de Torrent seraient morts depuis longtemps. Généralement, ces blocages juridiques se contournent en changeant simplement les adresses des DNS utilisés… voir, dans les cas les plus extrêmes, en ayant recours à un VPN. Autant de procédés inefficaces qui soulèvent des questions, notamment sur les raisons réelles des mécanismes de surveillance mis en place …