Hacktivisme, encore, avec ce quasi misérable hack de 160 identités… mais le contexte est intéressant, puisqu’il s’inscrit dans le cadre d’un réelle « cyber-intifada » visant les institutions Israéliennes et conduite par les militants du mouvement OpFreePalestin. La dernière en date frappait l’Institut de Technologie d’Israël (un creuset de personnes sensées savoir protéger sérieusement un réseau), attaque faisant suite à une longue liste de petits « pentests » efficaces et limités, recensés par DataBreach.net. Comme de coutume dans des cas pareils, le fruit du hack se trouve publié sur Pastebin.
L’on aurait pu croire que l’attaque visant l’Islamic Network cette même semaine était une réponse du berger à la bergère… Que nenni ! D35m0nd142, son auteur, s’offrait au même moment une tournée sur les très universitaires serveurs d’Oxford et de Harvard sous prétexte de prévenir leurs administrateurs de l’existence de certaines failles de sécurité. Arguments et activités presque « classiques » d’un serial-hacker. Tout n’est pas politique, même si l’invocation d’un acte militant est parfois mise en avant pour justifier ce genre de comportement.
En revanche, la guéguerre qui oppose le hacker Saoudien ou Emirati ox0mar aux hackers, blogueurs et politiques Israéliens relève quelque peu des techniques d’Agit-prop. Tout commence, expliquent nos confrères du Register lorsqu’ox0mar rafle un fichier de 400 000 clients ayant effectué des achats dans un grand magasin de sport et publie près de 15 000 identités bancaires israéliennes. Le quotidien Haaretz relate les faits de la manière la plus neutre possible. Pourtant, la riposte ne se fait pas attendre, et plusieurs sites de vente en ligne d’origine Saoudienne essuient le feu de pirates Israéliens. Le ton monte, les politiques s’emparent de l’affaire et Daniel Ayalon vice-ministre des Affaires étrangères (parti d’extrême droite Beitenou) lance le mot de « terrorisme » pour qualifier l’attaque. Propos rapportés par nos confrères de Network World et qui vaudront au Ministre une visite et un « defacement » en règle de son propre site.
Ces minutes de cyberviolence quotidienne marquent un renouveau de l’hacktivisme politico-confessionnel offensif, tendance que l’on avait un peu perdu de vue en raison de la sur-médiatisation des évènement du Printemps Arabe.