La rubrique « chiens écrasés » se porte bien dans la blogosphère sécurité. Les derniers remous de l’affaire Stratfor ne provoquent pratiquement plus la moindre réaction et auraient été oubliés si le CEO de l’entreprise n’avait posté une vidéo sur YouTube. Son message est clair : « Nous ne sommes qu’une entreprise d’études et de publication de rapports et non le noyau d’une société occulte conspirant contre l’humanité et nous sommes victimes d’une censure incompréhensible. Et désolé pour tous ces numéros de carte de crédit que nous avions oublié de chiffrer ». Dans une semaine tout au plus, tout le monde aura oublié Stratfor.
Dans une semaine tout au plus tout le monde aura également oublié une autre opération des « anonymous » contre les sites Web du gouvernement Italien (bien connu dans le palmarès des juntes militaires, des régimes totalitaristes et autres dictatures nécessitant des mesures de rétorsion). Netcraft y consacre un petit billet. Le site italia.gov.it s’est écroulé, governo.it, en revanche, a su résister.
Ce même Netcraft témoigne des traces des Anonymous contre l’organisme anti-piratage Finlandais TTVK. Son site Antipiracy.fi est mort depuis bientôt 6 jours, ce qui laisserait entendre qu’une refonte de ce micro-site est actuellement en cours.
La presse généraliste, en revanche, bruisse encore des attaques conduites par les sympathisants pro-Palestiniens au nombre desquels figurerait des « Anon ». Le mot de cyber-guerre était lâché notamment sur plusieurs radios périphériques. La nationalité des forces cyber-belligéreantes y est probablement pour quelque chose, le conflit palestino-israélien étant médiatiquement plus vendeur que la dictature du gouvernement Italien ou les insupportables exactions des chasseurs de pirates Finlandais.
Enfin, entre deux attaques visant des Etats-Nation, les Anonymes sont soupçonnés, assurent nos confrères de Search Security d’avoir attaqué les serveurs de T-Mobile et publié sur Pastebin les données personnelles de 80 employés travaillant pour le compte de cet opérateur. Motif de l’attaque : T-Mobile supporterait le « Big Brother Patriot Act ». L’information est toutefois à prendre avec prudence. L’équipe qui a signé ce forfait, et qui signe TeaMp0isoN, a effectivement participé à des attaques anti-israéliennes, mais s’est surtout distinguée par ses échauffourées contre les membres de LulzSec et des Anonymous. Bien qu’il soit impossible de dégager la moindre conscience politique fixe parmi ces différents groupuscules hactivistes, la possibilité d’une association de frères ennemis est envisageable… ou pas.