Jean Marc Manach d’Owni revient sur l’examen d’un texte de loi imposant le fichage systématique de tous les citoyens Français (empreintes digitales et photos numérisées) so
us prétexte de lutte contre le vol d’identité. Les précédents de l’histoire, rappelle notre confrère, avait poussé le gouvernement à détruire un fichier semblable à la libération. Car il ne faut pas oublier que les plus hautes instances nationales, à commencer par la police, s’étaient servies de tels fichiers au début de l’occupation, envoyant des mi
lliers de gens à la mort. Des dérives qu’il semblerait aujourd’hui de bon ton d’écarter d’un revers de phrase sous prétexte de « dépassement de point Godwin ». La procédure adoptée évite à ce « projet de loi » de passer par le Conseil Constitutionnel. Vous avez dit « point Godwin » ?
Un tel dispositif bigbrotheriste pourrait, en plus, engranger des effets collatéraux avec comme premier effet une nette augmentation du nombre de « fausses identités » dans les mois à venir. Comme il est totalement impossible d’envisager l’établissement de 60 millions d’enquêtes de moralité, ces personnages fantômes se trouveront ipso-facto engrangés et noyés dans ces 60 millions de données concernant des personnes réelles, donnant ainsi une existence juridique à tout truand en quête de virginité. Ce que peut imaginer un journaliste ou un escroc, un Ministre ne peut manquer d’y avoir pensé. Ce « projet de loi » servirait-il donc d’autres visées que la lutte contre les fausses identités ?