La personne qui aurait retrouvé une clef USB contenant nombre de détails techniques concernant la centrale nucléaire de Hartlepool (Grande Bretagne) est priée de la rapporter à son propriétaire.
La clef en question, nous expliquent nos confrères de Network World, aurait été perdue par un congressiste natif d’Albion la Blanche et venu assister à une conférence se déroulant en Inde. Le contenu de la clef n’étant pas chiffré, la maison mère (EDF) minimise l’importance du contenu. Jusque-là, tout est normal.
En France, de mémoire de journaliste, strictement aucune clef USB n’a jamais été égarée, qu’elle contienne des fichiers d’identité, des secrets militaires ou des plans de centrale nucléaire.
Et si la fin du monde prévue par le calendrier Maya était provoquée par un écroulement des serveurs « top level domain » ? Robert Graham, dans un article digne des meilleurs passages du « Hitchhiker’s guide to the Internet », explique pourquoi « les Anonymous ne peuvent pas DoSSer les serveurs root d’Internet ». Ce n’est en aucun cas un papier de pure provocation, mais un rappel des différents mécanismes de sécurité et de redondance qui entourent les annuaires du « réseau des réseaux ».
Tout çà ne veut pas nécessairement dire qu’il est impossible de « couper » un pays du réseau Internet. Cela est arrivé récemment en Syrie, cela est arrivé de nombreuses fois dans les pays dits « démocratiques »… France y comprise. Il arrive (oh certes pas très souvent) qu’un informaticien distrait trucide une mise à jour de domaine, durant assez de temps pour que les mécanismes de propagation transforment cette distraction en mini-catastrophe. Parfois encore, certains routeurs stratégiques succombent sans explication valable, entraînant une succession de sur-accidents théoriquement improbables. Improbable également le détournement des routages d’Internet par la Chine, affaire révélée en novembre 2010. Internet est une infrastructure résiliente, capable de résister « par construction » à une attaque atomique, mais qui passe une bonne partie de son temps à se remettre de pannes à répétition, et ce avec un certain succès. Improbable enfin le fait qu’Internet puisse « continuer à vivre » même lorsque les fichiers de root sont en partie effacés, comme nous l’apprend cette très amusante étude Chinoise sur la persistance des serveurs volontairement « rayés de la carte Internet ».
Cette peur fantasmée d’une attaque terroriste contre le réseau mondial nous permet de mieux oublier à quel point l’Europe est tributaire des Etats-Unis, pays qui possède précisément les moyens techniques pour couper en grande partie Internet, ou plus exactement pour isoler « leur » Internet du nôtre …