Google Drive, le tant attendu, s’est ouvert cette semaine. En faisant abstraction des « détails », ce service ressemble à la plupart de ceux offerts par les concurrents déjà en place : affichage du contenu des fichiers via navigateur web pour plus de 30 formats, partage des fichiers entres membres d’une communauté (les cercles Google+ ou correspondants Gmail)… l’espace libre par défaut, en configuration gratuite, est nettement inférieur à ce que propose Microsoft (qui offre 5 fois plus de capacité), les 25 Go supplémentaires coûtant 25 dollars par an, ou 100 Go pour 50 $, jusqu’à concurrence de 16To pour 800 $. Tout comme beaucoup de ses concurrents, et fidèle à son habitude, l’Eula de Google cache certaines petites phrases assassines qui ont déjà fait réagir avec vivacité une grande partie du public nord-américain et certains blogueurs Français attentifs aux détails
« When you upload or otherwise submit content to our Services, you give Google (and those we work with) a worldwide license to use, host, store, reproduce, modify, create derivative works (such as those resulting from translations, adaptations or other changes we make so that your content works better with our Services), communicate, publish, publicly perform, publicly display and distribute such content. The rights you grant in this license are for the limited purpose of operating, promoting, and improving our Services, and to develop new ones. This license continues even if you stop using our Services (for example, for a business listing you have added to Google Maps). »
Traduction primaire: ce que vous expédiez sur Google Drive vous appartient bien, soyez-en certain. Mais nous, Google, nous nous réservons le droit de prendre lesdites données et d’en faire ce que bon nous semble, y compris les modifier, les reproduire, d’en tirer des contenus dérivés, de les publier, d’en faire la publicité… Su casa es mi casa, ne l’oubliez pas !
Lorsque des entrepreneurs Français brandissent les risques liés à l’extraterritorialité du stockage et du traitement Cloud, les représentants de Google insistent sur le respect du droit Français, sur les garanties de recours auprès du siège Parisien… Attitude très courageuse lorsque l’on sait la détermination avec laquelle la commission Hadopi pourchasse toute personne coupable de « duplication » d’œuvres numériques (piratage en langage gaulois) et la hargne dont font preuve les agents de la force publique chargés de faire respecter la LCEN et la Loppsi. Ou pas.