EMC World, Las Vegas Ce n’est, pour l’heure qu’une manière comme une autre d’acheter une technologie, mais une technologie importante : EMC absorbe Syncplicity.
La société est quasiment inconnue en Europe. Son métier : le développement de programmes de gestion de partage de fichiers et de synchronisation des ressources situées dans un Cloud. Un concurrent au SkyDrive de Microsoft en quelques sortes, mais à l’échelle de ce que peut exiger une entreprise. Autrement dit une usine à synchroniser reposant sur des gestions de droit, des politiques précises de modification hiérarchisées etc. L’air est nouveau mais la chanson est ancienne, puisque la question est apparue lorsque sont nés les premiers outils de travail de groupe, que l’on appelait à une époque des « workflow » et des « groupwares ». Beaucoup s’y sont cassés les dents, beaucoup ont construit des usines à gaz. Il aura fallu quelques décennies de tâtonnements chez Microsoft autour du serveur MS-Mail, puis Exchange, par exemple, pour aboutir à la conception, la naissance puis la cloudification de Sharepoint, techniquement situé aux antipodes des recherches initiales. L’entreprise qui détiendra l’outil de synchronisation des documents bureautiques le moins propriétaire, le plus lié aux annuaires d’entreprises, et surtout le plus simple à administrer (les problèmes de fuites d’informations ne sont pas triviaux) deviendra le seigneur des hôtes de ces bois virtuels. Le rachat de Syncplicity n’est donc pas une « petite » acquisition. C’est un mouvement stratégique qui devrait être suivi d’autres initiatives, probablement d’autres tentatives de « croissance externe » de la part d’EMC.