Au revoir, Howard Schmidt, bonjour Michael Daniel nous apprend le Washington Post. Le CyberTzar de la sécurité nommé par le Président Obama était considéré comme l’une des « cinquantes personnes les plus influentes de l’administration fédérale ». Son premier travail a été principalement de recentrer les efforts de dépense des multiples services d’Etat s’occupant des menaces technologiques : DHS, FBI, CIA, NSA, Secret Services etc. C’est sous son « règne » que les efforts de constitution d’un cyber-corps ont été unifiés. Il a également fortement contribué à développer une politique nationale visant à certifier les identités dans le cyberespace, initiative soutenue et supportée par le monde du web marchand et critiquée par les défenseurs des libertés individuelles.
Après une carrière militaire et quelques années dans la police, cet homme de terrain (un Cissp /Cism) est entré dans le gouvernement Bush pour siéger au Critical Infrastructure Protection Board. Fin 2001, il est promu conseiller spécial de la Maison Blanche, expert des questions liées à la sécurité d’Internet. Il a surtout été l’un des premiers CyberTzar capable de commencer à faire « bouger » les choses en matière de sécurité, malgré le manque de moyen et surtout de liberté d’action politique dont ont été victimes tous ses prédécesseurs.
Ce changement de nomination survient à un moment où la psychose de la cyberguerre et du cyberterrorisme commence à être plus importante que la peur du terroriste jihadiste auprès des foyers américains, si l’on en croit une récente étude du cabinet Lieberman. Ces « craintes populaires », que l’on considère d’un air blasé dans la vieille Europe, revêtent une très grande importance Outre Atlantique. Depuis le début du Maccarthysme, les gouvernements successifs et quelques médias ont entretenu le mythe de « l’ennemi de l’Amérique » résumé en une idée simple. Une crainte qui servait de ciment à l’unité nationale. Il faudra attendre les évènements du 11 septembre pour que l’exutoire communiste soit remplacé par un autre type d’adversité… la guerre contre la terreur. Sentiment d’adversité qui s’est fortement atténué, après les conséquences des guerres d’Afghanistan et d’Irak et la propagation du Printemps Arabe. Après donc le communisme, le terrorisme, voici le technoterrorisme, qui pourrait faire de Michael Daniel l’un des nouveaux hommes forts de l’Administration fédérale.