Tradition oblige, la Nuit du hack n’aurait pas été parfaite sans ses traditionnels workshops de crochetage de serrures, de « puçage » de console vidéo, de présentation d’imprimantes 3D et multiples autres démonstrations de détournements électroniques ou flashages de firmwares et exploits via Jtag.
En matinée et sur scène, avant le début des hostilités des différentes CTF et en prélude aux ateliers, plusieurs orateurs ont développé des sujets plus généraux. Les participants se souviendront avec amusement du « reverse engineering » de la piste magnétique d’un ticket de métro par Damien Cauquil. Les « vieux » de l’époque ZX81, rompus aux subtilités des trigger de schmitt et des problèmes de remise en forme, pleurage et scintillement des magnétophones à K7 utilisés sur les ZX81 et autres Oric, ont versé une larme nostalgique… et il y en avait certains dans la salle. Remarquons au passage que les techniques de lecture ainsi présentées peuvent également servir à l’examen des pistes de cartes de crédit ou d’accès. Remercions au passage Damien Cauquil pour certaines de ses références… celle de notre respecté confrère Patrick Gueule notamment, figure emblématique de la presse électronique des années « Haut-Parleur/Radio Plan/Electronique Pratique ».
Très remarquées également les seules deux présences féminines de ce cycle. Celle de TrisAcatrinei, qui a vulgarisé sans trop de mots en « isme » l’insécurité, l’indiscrétion et les failles fonctionnelles des principaux téléphones mobiles dits « intelligents ». Beaucoup de choses connues (traceback des emails, signatures gps…), évidentes même, mais qui mises bout à bout transforment aux yeux des amoureux du « portable » le dernier gadget hipe de Samsung ou d’Apple en une abominable succursale de la Big Brother Company. Démonstration s’achevant en apothéose avec l’immolation à coups de marteaux d’un antique BlackBerry, sans le moindre doute, expliquait l’oratrice, le meilleur moyen de supprimer tout risque de fuite d’information et vol d’identité.
Peu de temps auparavant, Maître Laurence Foraud faisait un point juridique sur Hadopi, Loppsi, Acta etc., des textes qui stigmatisent l’informatique personnelle, l’usage et l’indépendance d’internet sous couvert de terrorisme, d’atteinte à la propriété intellectuelle ou à l’intégrité des entreprises commerciales. Maître Foraud apportait là un éclairage inhabituel, celui d’un pénaliste, qui a maintes fois dû plaider la défense de « hackers accusés de piratage ». Rarement cours de droit n’a été écouté avec autant d’attention par une classe de plus d’un millier d’élèves, tous impliqués, tous sensibilisés.