Alors que bien des réseaux sociaux, entreprises et particuliers utilisent encore l’antique algorithme de hachage SHA1 (régime sans sel), réputé faillible, voici que le NIST se prépare à annoncer le vainqueur du concours SHA3.
Le départ de la course est annoncé le 31 octobre 2008, après un appel d’offre relativement médiatisé dans les milieux spécialisés. Le starter retentit, les concurrents abordent la ligne droite et l’on entend rugir les ventilateurs de processeurs graphiques. Le 10 décembre ; ils ne sont plus que 51 candidats retenus. Puis c’est l’hécatombe. Le 24 juillet 2009, 14 compétiteurs restent en lice, après un gymkhana mathématique aussi meurtrier que le virage de Mulsanne, dans lequel 37 algorithmes y perdront la vie. Le filtrage des premiers comités scientifiques aura été sans pitié. Mais la course continue, les finalistes s’épuisent, seuls les plus résistants aux attaques se disputent la corde. Le 9 décembre 2010, ils ne sont plus que cinq, BLAKE, Grøstl, JH, Keccak, et Skein, tous sur le point d’entamer le dernier tour qui doit durer plus de 3 ans. Le 16 janvier 2011, les équipes achèvent les dernières opérations secrètes de « tuning » : plus qu’une année de consultation publique. On passe la chicane des tribunes, la ligne d’arrivée est peinte en rouge à la fin 2012. La foule des cryptoanalystes en délire hurle et encourage ses favoris. On a même vu Bruce Schneier brandir une pancarte clamant « Go, Skein, Go », et soutenir mordicus qu’il y aura un vainqueur… car le Nist peut très bien décider d’organiser une nouvelle course si le résultat ne lui convient pas. Ah, que la vie des spécialistes du chiffrement est palpitante et pleine d’imprévus