La sécurité des systèmes d’information est devenue un sujet « mainstream », qui captive les lecteurs de quotidiens grand-public. Oubliés les papiers du 20 Heure sur les ravages supposés de JerusalemB, chaque jour apporte sa ration de cyberespionnite en capsules.
En capsule, le terme est adapté, avec le décollage d’un lanceur Delta IV Heavy de la base militaire de Vandenberg. La capsule « IV Heavy » est équipée d’une coiffe de 5 mètres et peut placer en orbite basse une masse impressionnante d’électronique d’espionnage : 22 tonnes de charge utile. Et c’est très probablement, explique le L.A. Times ce pourquoi cette mission est destinée. A noter que nos confrères de la presse généraliste se répandent en superlatifs sur la puissance de la fusée mais passent sous silence la taille de ce qui est installé au-dessus de nos têtes. Seuls nos confrères d’IDG News Services précisent que le véhicule sera opéré par le National Reconnaissance Office (NRO) et contient des innovative overhead intelligence systems for national security . Fallait-il en raconter plus ?
Il y a une chose, en revanche, qui échappe totalement aux services de renseignement US : c’est l’extraordinaire, l’indomptable, la merveilleuse pugnacité de l’Europe en général et de la France en particulier à créer des commissions d’enquêtes sur les activités des services de renseignement étrangers. Ainsi cette « enquête préliminaire » déclenchée par la FIDH et la LDH et rapportée par l’agence Reuters, France TV Info ou le Fig. Au plus fort de la guerre froide, on se souvient des commissions d’enquête sur le Guépéou et sur les craintes de la Loubianka… ou pas.
Histoire de ne pas demeurer en reste, nos confrères de 01 commettent deux petits articles, l’un sur la légalisation de la surveillance des citoyens en Nouvelle Zélande (un scoop pour qui aurait oublié que cette très antipodique nation fait partie de l’alliance UKUSA pour qui le « citizen snooping » est devenue plus une habitude routinière qu’une exception) et découvre, grâce au Canard Enchaîné, que nos vaillants militaires Français balayent sans compter les ondes électromagnétiques (ont-elles une nationalité ?) en utilisant un texte de loi de 1991. Avant 91, le spectre n’était pas surveillé ? Sans doute, mais les procès pour usurpation d’indicatif, émission illégale etc. relevaient de la cour de sûreté de l’Etat, et on en parlait nettement moins. Et accessoirement, cette écoute était également assurée sur le plan policier par la DST puisque le Sdèke, organisme militaire, était plutôt sensé ne s’intéresser qu’aux émissions effectuées sur territoire étranger.