Peut-on faire confiance à Truecrypt, le logiciel de chiffrement open source et multiplateforme ? Pour le savoir, il n’existe qu’un moyen : l’audit du code effectué par des experts, Matthew Green, cryptanalyste et professeur-chercheur à l’Université Johns Hopkins, et Kenneth White, du Social & Scientific Systems. Tous deux ont pris l’initiative de lancer une double opération de « crowdfunding », ou demande de subvention collective, l’une sur Indiegogo, l’autre par l’intermédiaire de FundFill.
Si la méthode fonctionne, l’on pourrait imaginer étendre le procédé à d’autres secteurs d’activité ou d’autres logiciels. Certains systèmes d’exploitation, quelques hommes politiques, plusieurs Services de Renseignements… voir, plus simplement, la comptabilité d’un chevalier d’industrie ou les méthodes de fonctionnement de certaines Banques. Chiche ?
A court d’argument, les juristes du Ministère de l’Intérieur Britannique clament à qui veut bien le croire que les fuites Snowden pourraient faciliter le trafic des cyberpédophiles. Par quel miracle technologique ou transfert de culpabilité, nul ne sait, certainement pas nos confrères du Telegraph (http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/terrorism-in-the-uk/10431337/Edward-Snowden-leaks-could-help-paedophiles-escape-police-says-government.html) qui ont tenté d’obtenir des explications. Mais lorsqu’il s’agit de police et d’internet, il se trouve toujours un docte savant capable d’invoquer les cyberpédophiles poseurs de bombes et pirates de contenus audiovisuels. Personnage qu’il faut croire sur parole, cela va sans dire.
L’article de nos confrères Britanniques sous-entend que cette tentative terroriste désespérée (car comment qualifier l’attitude d’une personne qui tente d’instiller la terreur dans l’esprit du public autrement que par le qualificatif de terroriste), cette tentative donc n’aurait pour but que de masquer la collaboration coupable des services secrets de Sa Majesté, à la botte de la NSA depuis le début de cette histoire. Et de revenir sur l’arrestation de David Miranda, compagnon d’Edward Snowden, dans l’enceinte de l’aéroport d’Heathrow en mars dernier, en raison d’un principe simple : « the police should take action when an individual is suspected of couriering highly sensitive material that is of use to terrorists and other actors who seek to undermine our freedoms ». Tout ce qui “undermine” la “freedom” de la Grande Bretagne undermine également la sécurité de l’Europe. Ce qui implique que la sécurité de l’Europe undermine sérieusement la freedom d’Albion. A commencer par l’entente et l’intelligence avec des puissances étrangères.