Cela fait déjà quelques années que Microsoft pourfend les gardiens de Botnets et chasse les « ring » de pirates en général et les vendeurs de copies illicites de Windows et Office en particulier. Cela fait des années que Microsoft collabore avec les polices de différentes nations, FBI en tête. Une activité qui est adroitement exploitée par une armada de directeurs marketing et renforcée par une flottille d’avocats tenaces. Les dernières années ont vu la MS-Cybercrime Unit régler leur compte à quelques réseaux de Bots de petites et moyennes envergures. Un « si vis bellum, para bellum » arborant l’étendard du Microsoft Active Response for Security, alias Mars.
La récente inauguration d’un « state-of-the-art Cybercrime Center » n’est que la continuation de cette politique de contre-attaque quasi systématique assez « nord-américaine » dans sa conception de l’auto-défense. Un document explicatif rédigé pour l’occasion dresse un tableau plus qu’inquiétant d’Internet. A sa lecture, que l’Europe semble malade des botnets ! Cette thermographie du cybercrime peut être, doit être rapprochée d’une autre description Microsoftienne de la Pax Informatica, présentant « Microsoft in Public Safety & National Security ». La National Security, c’est celle des Etats-Unis en premier chef.
La création de ce centre est donc avant tout un message destiné au marché intérieur, à destination d’un public considérant qu’en l’absence de représentant de la Loi, c’est au citoyen ou à l’entreprise de la faire appliquer, par la force si nécessaire. L’Internet qui craint le « Far West », l’internet de la libre entreprise et de la chasse au cyberterroriste applaudit à deux mains. Mais le reste du monde, autrement dit 80 % des usagers, continue de croire que l’application de la loi relève encore, exclusivement, des attributs régaliens des Etats-Nation.