Tout a débuté avec la publication des travaux de mm Narendra Anand, Ryan E. Guerra et Edward W. Knightly intitulée « The Case for UHF-Band MU-MIMO ».
Le professeur Knightly a démontré, à l’aide d’une plateforme relativement complexe constituée d’un empilement de SDR (radios logicielles) qu’il était possible d’atteindre les mêmes niveaux de débit et de bande passante sur les mêmes distances en utilisant des émetteurs 1 W sur 800 MHz qu’avec des routeurs Wifi sur 2,4 GHz ou 5 Ghz. Pourquoi ces fréquences UHF ? Parce que beaucoup espèrent voir attribuer à un service numérique sans licence les espaces laissés libres après la disparition des canaux TV analogique.
L’exploit des chercheurs de l’Université de Rice est essentiellement d’ordre logiciel (ou plus précisément réside dans la qualité du protocole Mimo utilisé), mais ne préfigure pas d’un éventuel Internet mondial sans fil à très haut débit… tout au plus peut-on espérer, en utilisant un spectre très large lié au protocole Mimo, améliorer les communications à distances moyennes (de 1 à 10 km) et les liaisons « hors vue » (non line of sight, ou Nlos comme disent les techniciens radio). On compense les limitations liées au théorème de Shannon par la multiplication des émetteurs et des fréquences… plusieurs petites bandes passantes concaténées font plus qu’un seul canal à large bande passante.
Cette expérimentation en chambre sur des distances de moins de 50 mètres ne tient pas compte du fait qu’entre 500 et 800 MHz, la directivité des antennes de faible dimension se dégrade comparé à des antennes de tailles identiques sur 2400 ou 5500 MHz, ce qui augmente considérablement le risques de perturbation au fur et à mesure que s’accroît la densité des routeurs exploitant cette même bande. En outre, en matière de transmissions radio, le rapport signal sur bruit s’accroît avec la distance, ce qui affecte d’autant la bande passante maximum utilisable. Ajoutons que les « canaux blancs » laissés libres par la disparition des anciennes fréquences TV analogique fait encore l’objet d’âpres discussions. Extension possible des boucles locales radio réservées aux opérateurs et collectivités territoriales, médium convoité par des opérateurs souhaitant améliorer les services de leurs infrastructures (Internet dans les trains, sur les autoroutes etc.) et tant d’autres de services facturés par paliers de vitesse et volume de données transféré, les« white space » ont très peu de chance de permettre à monsieur Toulemonde de fabriquer son propre réseau Internet longue distance et gratuit.
Cisco publie un complément d’information et une extension de correctif « post Poodle » visant à colmater la faille SSL v3 sur certains de ses équipements
Deux chercheurs de Checkpoint affirment avoir mis le doigt sur une vulnérabilité affectant Binder, l’outil de communication entre processus (IPC) des plateformes Android. Un exploit pourrait intercepter tout échange de cette manière. Recherche publiée durant la BH Europe
Dans un précédent article, Cnis-mag rapportait la position de l’ancienne Secrétaire d’Etat Hillary Clinton qui affirmait la quasi absence de pression de la part du Gouvernement Fédéral envers les grandes entreprises du secteur High-Tech. Lorsque l’on se souvient des affaires de salles d’écoute réservées aux services de renseignement que les principaux opérateurs télécom bâtissaient et équipaient aux frais de leurs abonnés, après que la planète entière ait pris connaissance des Powerpoint de présentation du réseau Prism, ce plaidoyer peut dénoter une franche obstination, voir un dogmatique certain.
Et l’actualité de prendre sa revanche dès le 9 septembre, avec cette procédure d’appel de Microsoft, confronté à la demande d’un juge exigeant la communication de données concernant un particulier, données… situées à l’étranger. Cet appel est à la fois une forme de résistance de la part des « grandes entreprises » (résistance d’autant plus importante que ces entreprises ont été plus ou moins impliquées dans le scandale Prism), et la preuve que, dans l’esprit de la justice US, les données d’entreprise US peuvent être réquisitionnées sans la moindre considération ni pour l’intégrité de l’entreprise « collaboratrice, ni surtout pour la souveraineté des Etats sur lesquels sont situés les sites d’hébergement desdites données. Pas d’Eurojuge au-delà de l’Atlantique, plus de commission rogatoire internationale… la belle vie du Far West, quoi. L’on savait que ce genre de pratique était déjà courant lorsqu’était invoqué le Patriot Act (lui-même dépendant de soupçons d’activité terroristes). Désormais un simple trafic de drogue justifie une cyber-réquisition.
Deux jours plus tard, le 11 septembre, date anniversaire du début de l’ère de la cybersurveillance totale, Ron Bell, l’avocat principal de Yahoo, fait son coming out et révèle qu’en 2007-2008, le gouvernement US, dans le cadre d’une instruction confidentielle et classifiée, a exigé des fournisseurs de services en ligne des informations sur leurs abonnés. Refus de la part de Yahoo, insistance du côté du gouvernement, qui assortit sa demande d’une astreinte de 250 000$ par jour de retard d’exécution, soit, sur un an, près du cinquième du chiffre d’affaires de l’entreprise. Devant l’obstination de Yahoo, la question est alors portée devant la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC), qui réaffirme le bon droit de la demande, oblige Yahoo à obtempérer et classifie l’affaire pour qu’aucune publicité ne vienne entraver le bon fonctionnement des écoutes de la NSA.
Cette mise au secret s’achevant en 2013, Yahoo a entrepris de demander l’ouverture publique du dossier, et obtenu la déclassification de 1500 pages… une partie importante demeurant confidentielle.
Pas de pression sur les grandes entreprises du secteur des nouvelles technologies ? Rappelons que Madame Clinton était Sénatrice de 2001 à 2009, Secrétaire d’Etat de décembre 2008 à 2013, et ne pouvait par conséquent pas avoir une parfaite connaissance du dossier.
Yahoo est probablement le premier d’une longue liste qui tentera de jouer les lanceurs d’alerte en se posant comme « victime » de l’autocratique NSA. Dans le très prévisible chœur des martyrs que quelques fournisseurs de services entonneront dans les mois à venir, certains auront des accents sincères, d’autres risquent d’être moins convaincants. Le patriotisme, dans le secteur des services numériques, n’est que rarement apprécié lorsque l’entreprise qui en fait état lorgne sur le marché international.
Une récente étude d’ABI prévoit que le volume d’affaires du marché Wearable devrait friser les 18 milliards de dollars d’ici 2019. Le mot wearable désigne les objets électroniques ou informatiques intégrés aux vêtements ou fournis sous forme d’accessoires. Cela va de la montre-télé-agenda-ordinateur en passant par les Google-glass, les bagues d’authentification/identification n’intégrant qu’un composant one wire de chiffrement/stockage ou les «ceintures-ordinateurs » qui équipent déjà certains travailleurs spécialisés (plongeurs, lignards, personnel militaire en terrain opérationnel etc.). Connectés ou non, ces équipements sont d’ores et déjà en cours de conception, conception elle-même déjà contrainte par des calendriers de mise sur le marché relativement drastiques. Ergo, l’on peut s’attendre à quelques concessions en matière de sécurité, de faille « by design », d’erreurs d’intégration, de problèmes de compatibilité ou d’adaptation avec les réseaux existants. Certains spécialistes du monde de la sécurité jouent déjà les Cassandre en nous promettant des réveils pénibles et des nervousse brèkdone dans la techno-fripe, des bugs de toquantes-Internet, des Bsod de smart-godasses, des rootages de cyber-binocles, des crashs de techno-costards et des plantages de software-defined-underwears. D’autres se frottent les mains en espérant des avalanches virales qui, prophétisent-ils, ne pourront être contrés que grâce à une nouvelle génération d’antivirus-firewall adaptés au monde du Wearable.
Certes, le monde de la téléphonie mobile (et de la défense périmétrique « mobile ») nous prouve qu’il n’est pas toujours nécessaire de réussir pour persévérer. Le smartphonisé contemporain se moque généralement du tiers comme du quart des spywares qui encombrent ses « apps » et se méfie des « ralentissements » (ou pire encore, des blocages) que pourrait provoquer un anti-virus pour appareils mobiles. Les journalistes que nous sommes attendent tout de même avec une certaine impatience le jour où ils pourront titrer « Une bande de hackers pirate 6 millions de boutons de Blue-Jeans et exige une rançon payable en bitcoins pour débloquer la situation » ou « Les hacktivistes du mouvement indépendantiste du bas-Larzac revendiquent le defacement de 25 millions de Google-glass qui n’affichent plus depuis deux mois que des tableaux de Puvis de Chavannes ». Les magasins Zara afficheront sur leurs cyber-chemisiers l’étiquette « protected by McAfee » ou « Kaspersky Inside », le port de chaussettes Ted Lapidus à mémoire de forme fera l’objet d’avenant au contrat de travail sous l’intitulé «BYOF (bring you own fumantes), restriction d’usage », et le Clusif publiera un nouveau « livrable » intitulé « Mehari, une réponse concrète à la gestion des déploiements de correctifs dans la garde-robe moderne. Chapitre 1 : les uniformes de la fonction publique ».
Adi Shamir, le S de RSA, l’homme qui fut l’un des premiers à casser le A5 des téléphones GSM, s’intéresse aux transmissions « sur l’air »*. En d’autres termes, aux moyens d’émission-réception optiques capables de franchir un périmètre donné, et ainsi faciliter la fuite de données provenant d’un ordinateur totalement isolé de tout réseau.
Pour ce faire, explique DataBreachToday, Shamir utilise une imprimante multifonctions, profitant du scanner à plat intégré, pour à la fois recevoir (via les capteurs ccd de l’appareil) et émettre (à l’aide de l’éclairage du système de numérisation) des contenus numériques. Les messages de commande sont envoyés par faisceau laser depuis l’extérieur du bâtiment si, d’aventure, l’imprimante se situe dans une pièce avec fenêtre. L’exfiltration des données, par le truchement de la lampe du scanner modulé en bande de base, est reçue par un capteur optique tout à fait classique, situé également à l’extérieur du bâtiment.
Le côté « hard bidouille » est indiscutablement amusant mais son exploitation dans la vraie vie reste peu probable. En premier lieu, si l’ordinateur est véritablement sensible au point de n’être connecté à aucun réseau, ni pour recevoir des informations, ni pour en émettre, il y a de grandes chances pour qu’il ne soit pas non plus situé dans une pièce visible de l’extérieur (les salles informatiques avec baie vitrée étant assez rares). S’ajoute également la question de l’injection du code nécessaire à la gestion des signaux optiques émis et reçus par l’imprimante… isolé du réseau, l’ordinateur-cible doit nécessairement être compromis durant un « accès console », à l’aide d’une technique genre « evil maid » ou assimilée. Dans cette hypothèse, un dongle radio discret camouflé dans le clavier, l’écran ou le boîtier principal, voir inséré sur un port d’E/S conventionnel, aura moins de chances d’être remarqué et ne sera guère plus compliqué à poser.
La discrétion très relative du procédé risque également de compromettre l’efficacité du hack. Si un laser dans le proche IR ou dans le bleu profond peut effectivement passer inaperçu, ce ne sera pas le cas lorsque le scanner émettra ses données en utilisant une lumière blanche dans une portion du spectre franchement visible. Enfin, si la distance entre le laser et l’imprimante dépasse, sans le moindre problème, les 2 ou 3 km, il n’en va pas de même pour les signaux optiques émis par la lampe du scanner. Sa lumière blanche non cohérente s’atténue bien plus rapidement qu’un rayon laser. Pour contourner ce problème, l’équipe d’Adi Shamir a dû utiliser un drone volant à proximité du bâtiment, chargé de récupérer et retransmettre par radio les données émises de l’intérieur. Côté discrétion, on peut mieux faire.
*ndlc Note de la Correctrice : non, ceci n’est pas une traduction de « air gap » mais une expression couramment utilisée dans le milieu des transmissions radio. Dans les années 20, on disait même « sur l’éther », ce qui était d’un romantisme achevé. Mais qui risquerait de nos jours de passer pour une incitation à la toxicomanie.
Contrairement aux Monthy Python, le fabricant de composants FTDI n’aime pas trop les Chinois. Du moins leurs imitations d’interface série/usb et parallèle/usb (famille FT232 et assimilés). En effet, ce composant quasi universel a été copié par plusieurs entreprises de l’Empire du milieu. Or, ces circuits intégrés se retrouvent aussi bien dans les câbles de liaison ordinateur-téléphone qu’à l’entrée de quasiment tous les appareils et équipements équipés d’une prise USB.
Lassé de ce piratage, FTDI a profité d’une mise à jour de Windows pour améliorer ses pilotes, et glisser dans leur code une fonction qui reprogramme l’identifiant produit USB (PID) des faux FT232. Tout ça sans tambour ni trompette, ce qui a plongé certains électroniciens dans un abîme de perplexité, si l’on en juge par les échanges du forum EEVblog.
L’ennui, c’est qu’il est très rare, pour les usagers, de connaître l’origine d’un boîtier SOIC moulé dans le plastique d’un connecteur de terminal mobile. Tout ce que constate l’utilisateur, c’est que tout dialogue entre son appareil et son ordinateur est devenu impossible. Ces batailles entre industriels ne le concernent pas.
Sont également touchés les ingénieurs, les électroniciens amateurs, les développeurs… lesquels se retrouvent avec des prototypes napalmisés par le pilote Windows, que l’outil de paramétrage VID/PID de FTDI ne parvient plus à reprogrammer. Pour eux, une seule solution : effectuer un nouveau changement de PID soit dans une VM contenant Windows XP, soit avec un poste supportant un XP natif, soit depuis une station Linux, trois plateformes qui ne sont pas du tout concernées par le nouveau killer-driver. Et penser à ne plus acheter à l’avenir ce genre de composant sur eBay.
Il est à parier que, dans les prochains jours, les fers à air chaud vont fonctionner plus que de coutume …
L’alerte CVE-2011-4862 est probablement la faille la plus amusante (ou consternante, selon les points de vue) que Cisco ait jamais demandé à ses usagers de colmater. Le trou de sécurité concerne le Cisco WSA Virtual appliance qui possède, activé par défaut, un serveur telnet
Le correctif nécessite une très longue pratique des systèmes Unix : désactiver telnet.
Ce ransomware pour mobiles, prévient AdaptativeMobile semble limité aux USA. Depuis peu, une variante du virus-ver Koler, qui fonctionne sur plateforme Android, se répand et bloque les terminaux infectés tant que la victime n’aura pas accepté de payer. L’infection se déroule en deux temps. En premier lieu, un SMS prévient la victime qu’un compte a été ouvert en son nom sur Dropbox, contenant des photos personnelles. Lesdites photos ne peuvent être visualisées que si l’on télécharge une appliquette spécifique (le ver en question). Une fois le programme téléchargé, l’infection verrouille le terminal, affiche une page prétendument émise par le FBI, page qui exige le règlement d’une amende.
Le procédé ne se différentie guère des autres ransomwares visant les ordinateurs de bureau : opération de phishing préalable incitant la future victime à télécharger elle-même le logiciel qui causera sa perte, puis chiffrement de l’appareil. Le blog de l’éditeur explique par le détail comment éliminer simplement ce programme indésirable qui, fort heureusement et contrairement aux ransomware sous Windows, ne chiffre strictement aucun fichier.