Après l’évaporation de 4,5 millions de fiches client des serveurs Ucla Health, la fuite de près de 80 millions d’identités de la chaîne hospitalière Anthem, c’est au tour d’Excellus Bluecross Blueshield et Lifetime Health Care d’annoncer le pillage coup sur coup de 7 millions et 3,5 millions de données personnelles. Le CEO d’Excellus se répand en excuses sur la page de garde de son site, et révèle que l’intrusion aurait débuté en décembre 2013, soit il y a plus d’un an et demi. Jusqu’à présent, ajoute-t-il, aucune exploitation de ces données à des fins d’escroqueries ne semble avoir été constatée. Reste que ledit CEO n’a pas une seule fois écrit le mot « chiffrement » dans sa lettre ouverte, et précise que les fichiers comportent les noms, date de naissance, numéro de sécurité sociale, adresse e-mail, numéro de téléphone, numéro d’affiliation et données financières.
Un peu moins de 100 millions d’identités subtilisées en environ 300 jours et trois piratages, soit un volume proche du tiers de la population recensée aux USA, et ce du fait des hacks du seul secteur médical, voilà qui donne un aperçu assez sombre de la solidité des systèmes d’information Outre Atlantique. Si l’on transpose cette proportion en France, cela porterait à près de 20 millions de données personnelles « disparues » dans le courant 2014-2015. Ce qui est, l’on s’en doute, absolument impensable, puisqu’aucun quotidien n’en a fait mention jusqu’à présent. C’est là une double vraie bonne nouvelle car cette pratique visant à endormir les doutes, les consciences et les craintes évite d’accroître le « trou de la sécu » au chapitre des somnifères.