Suivez l’argent * si vous voulez comprendre le succès des virus-chiffreurs, explique Andy Patel de F-Secure. Jamais, jusqu’à présent, un cyberchantage n’a autant amassé d’argent, aussi facilement. A se demander pour quelle raison il existe encore des acharnés de l’attaque en déni de service ou des menaces de publication d’inscription à tel ou tel site internet pour adultes.
Le marché annuel dépasserait les 100 millions d’Euros et ne saurais que croître si l’on considère les efforts d’inventivité des escrocs du chiffrement. Chiffre que semble confirmer une étude de la Cyber Threat Alliance (CTA), laquelle situait au-delà de 300 M$ les revenus engrangés par la seule filière Cryptowall durant ces trois dernières années. Les traditionnelles cibles anglophones (USA, UK, Australie …) ne suffisent plus, et l’on voit apparaître de nouvelles formes de courriels diffuseurs de Cryptolocker ou codes de la même espèce s’adressant à des consommateurs Suédois (ndlr et même Français).
Mais les améliorations les plus importantes sont constatées dans le suivi de clientèle. Les truands de la filière PadCrypt ont misé sur l’ergonomie de leur interface, et font tout pour aider leur victime à utiliser TOR et poussent l’attention jusqu’à assurer une « hotline » via une messagerie instantanée.
D’autres,qui savent combien la crypto-monnaie semble cryptique à la majorité des usagers, préfèrent des moyens de payement plus pratiques : carte Apple Itunes ou bon-cadeaux Amazon, lesquels sont immédiatement revendus sur eBay histoire de blanchir l’argent perçu.
D’autres encore jouent la carte de la pression psychologique, et menacent d’effacer définitivement des fichiers pris au hasard si l’usager tarde à payer. Ou a contrario affirment reverser une partie de l’argent perçu à des œuvres caritatives (sic).
Certains spécialistes es-sécurité (étrangers à F-Secure) ont même été témoins de pratiques dignes des grands sites de vente en ligne. Les pirates-chiffreurs expédient un module de déchiffrement « de test » fonctionnant sur un petit nombre de fichiers, échantillon destiné à prouver à la victime qu’elle peut payer en étant certaine que les données kidnappées seront bel et bien libérées. « Parole d’homme » disait-on dans le mitan des romans de Simonin.
Cette créativité marketing s’étend, on peut s’en douter, aux méthodes de développement et de contre-mesure. Les nouvelles versions de Locky chiffrent contre vent et marée, malgré l’interdiction d’écriture de certaines branches de la base de registre de Windows qui avaient le pouvoir de bloquer les anciennes versions. Et lorsque sont apparus des scripts tels que CryptoBlocker (lequel verrouille tous les droits d’un « utilisateur » qui écrirait le moindre fichier portant l’extension « .locky »), les codeurs mafieux ont immédiatement répliqué en utilisant des suffixes aléatoires. Cette adaptation en quasi-temps réel fait également partie du service après-vente garanti par les développeurs des Cryptowall ou Cryptolocker. Lesquels se considèrent avant tout comme des éditeurs de logiciels (ils n’utilisent jamais eux-mêmes leurs propres productions) et reconnaissent à leurs clients le droit d’exiger une obligation de résultats.
Parfois, les spécialistes sécurité prennent des vacances, harassés qu’ils sont entre deux CanSec ou Defcon, de Miami Beach à Vegas, en passant par les Philippines ou Shanghai.
Parfois, ces mêmes spécialistes ont besoin de liquide dans la monnaie du pays, et utilisent pour ce faire les services des distributeurs automatiques de billet, ou DAB (ATM dans la langue de Franck Abagnale).
Parfois, il leur arrive de découvrir des skimmers sur ces DAB. C’est le cas de Matt South qui est parvenu à effectuer le « reverse » matériel d’un système d’enregistrement de code PIN (https://trustfoundry.net/reverse-engineering-a-discovered-atm-skimmer/). Techniquement parlant, le hack mérite à peine le qualificatif de bidouille, le cœur de l’équipement se trouvant sans grande difficulté sur Ebay, vendu pour une quarantaine d’euros (http://www.ebay.com/sch/i.html?_from=R40&_trksid=p2050601.m570.l1313.TR12.TRC2.A0.H0.Xspy+camera.TRS0&_nkw=spy+camera&_sacat=0). Par quel moyen technique les voleurs d’identité bancaire parvenaient-ils à récupérer les données propres à la carte de crédit ? South ne le saura jamais. Un coupleur sur la sortie Ethernet ou téléphone de l’appareil ? Un hack direct sur le réseau sur lequel est connecté le DAB ? Il est des moments où il ne fait pas bon traîner dans les terres des mafias indonésiennes.
Cette histoire n’est pas sans rappeler d’autres séjours touristiques, celui de Brian Krebs fin août dernier par exemple. L’ancien journaliste du Washington Post, en villégiature à Cancun, inventoriait une foultitude de distributeurs améliorés avec un transmetteur Bluetooth plutôt indiscret (http://krebsonsecurity.com/2015/09/tracking-a-bluetooth-skimmer-gang-in-mexico/), et dévoilait une carambouille orchestrée par d’obscures sociétés privées possédant un parc de distributeurs (http://krebsonsecurity.com/2015/09/whos-behind-bluetooth-skimming-in-mexico/).
L’on pourrait ainsi dresser une sorte de guide des bonnes pratiques du touriste en mal de liquide :
– Assener systématiquement quelques claques énergiques sur les différents éléments externes du distributeur, histoire de vérifier toute absence de pièces rapportées, collées ou substituées
– Effectuer un balayage large bande sur la totalité des bandes ISM (de 6 MHz à 244 GHz, en surveillant tout particulièrement les segments 430 MHz, 2,4 GHz et 5,8 GHz. Les esprits chafouins qui feraient remarquer que l’on peut difficilement se promener avec un analyseur Anritsu lorsque l’on se promène en short et chemisette d’été ne devront pas se plaindre en cas de vol d’identité
– Effectuer un audit sur les antécédents et statuts de l’entreprise possédant le parc de distributeurs. La base Edgar de la SEC, voire une recherche par l’intermédiaire du réseau quasi-public qu’est le système interbancaire Swift peut aider.
– Accessoirement masquer la main qui tapote le code PIN au moment de la saisie
Il va sans dire que de telles précautions sont totalement inutiles sur l’ensemble du territoire Français …
Une étude portant sur l’ensemble des failles déclarées ayant occasionné une fuite d’information révèle que, dans 22% des cas, la cause initiale est le vol d’un couple identifiant/mot de passe. Ladite étude a été réalisée par Centrify et financée par le Cloud Security Alliance.
Rien de franchement nouveau sous le soleil. Les intrusions se suivent et les causes demeurent les mêmes. La progressive évolution de l’informatique interne d’entreprise vers des délocalisations « Cloud » laisse donc prévoir un accroissement quasi certain de ce genre de sinistres… il est logique que le CSA s’en inquiète.
Les victimes de ces fuites de données représentent 17% de l’ensemble des responsables NTIC interrogés lors de cette étude. 57% estiment n’avoir subi aucune intrusion ayant occasionné de telles conséquences (rappelons au passage qu’il faut toujours en moyenne plus de 300 jours pour que de tels problèmes soient découverts) et 26%, plus prudents, prétendent « ne pas savoir ».
Ce qui surprend le plus les experts ayant conduit l’étude, c’est que le taux d’équipement de protection et le type d’outils utilisés (firewall, SSO, token, authentification à facteurs multiples, outils de management de flotte d’appareils mobiles etc.) ne varie pas d’une entreprise à l’autre, qu’elle ait été victime ou non. Les « protégés » le seraient donc tout simplement parce qu’ils ne seraient pas encore victimes… ou ignorent l’avoir été.
Avec Internet, la criminalité suit un véritable « business model », passe de l’artisanat à une structure de réseaux comparable à l’économie libérale. Un constat que dresse Cécile Augeaud, Chef du Service d’Information de Renseignement et d’Analyse Stratégique sur la Criminalité Organisée (Sirasco, Ministère de l’Intérieur). Les groupes spécialisés des cités, explique-t-elle, se décloisonnent radicalement, et ce que l’on pourrait appeler les « flux de business » ouverts sur l’extérieur s’organisent et se développent notamment avec l’aide des nouvelles technologies. Les groupes spécialisés dans le trafic des stupéfiants, par exemple, collaborent de plus en plus avec d’autres filières mafieuses spécialisées notamment dans le blanchiment d’argent. Sans ce genre d’alliance, pas de progression du volume d’affaire. Un développement du business qui entraîne à son tour une diversification. C’est ainsi que l’on a pu voir se développer une tendance à la pénétration de certains corps de métier pouvant avoir accès à des biens ou des identités : opérateurs de téléphonie, bagagistes… on a même vu les « banques » des triades Chinoises accorder des « prêts » ou à d’autres mafias ou faciliter le blanchiment de leurs revenus.
L’adaptation de la lutte contre cette délinquance ne peut dépendre des seuls efforts des services de police. Elle ne peut pas s’opérer sans le secours du secteur privé, explique Peter Fifka, de la Digital Crime Unit de Microsoft. Une participation active du secteur privé, celui-là même qui est à l’origine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, c’est également le vœu exprimé lors de l’allocution de Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, qui va même jusqu’à estimer qu’ « il est fini le temps où l’Etat seul pouvait assurer sa sécurité ».
Il y a pourtant une certaine contradiction dans ces différentes demandes, objecte Jürgen Storbeck, premier directeur d’Europol. « D’un côté, nous appelons tous à une meilleure collaboration des polices sur un plan international, afin que les organisations criminelles ne puissent bénéficier des « niches législatives » qui les mettent à l’abri de poursuites transfrontières. De l’autre, nous demandons aux industriels des TIC de fournir tous les efforts possibles pour aider les polices du monde entier à ne pas perdre pied dans cette course à la cyber-technologie criminelle. C’est oublier le troisième panneau du triptyque, celui des lois locales portant sur la préservation des libertés individuelles. Ainsi, en Allemagne, il est absolument impensable qu’une entreprise des TIC puisse collaborer activement dans le cadre d’une enquête en cours. Qu’elle soit consultée à périodes régulières, oui. Qu’elle puisse donner son avis, des conseils techniques, voire contribuer aux efforts de développement de manière générale et dégagé de tout contexte lié à une instruction, oui encore. Mais les organisations de défense des libertés n’acceptent pas la moindre implication directe d’une entreprise dans les affaires régaliennes ».
L’attitude de l’Allemagne n’est pas, fait remarquer Jean Pierre Maulny (Iris France), partagée par tous les pays d’Europe. Chargé d’orchestrer une consultation sur le sujet auprès de plusieurs Thinktanks (au total 8 pays d’Europe), il constate que les préoccupations varient énormément en fonction des géographies. La Pologne, par exemple, voit dans le « cyber » un risque d’attaque orchestré par des Etats-Nation, particulièrement la Russie. Cette sorte de « complexe de la cyber-guerre Estonienne » semble logique pour un ex-satellite de l’URSS. Les pays du sud, Italie notamment, sont plus polarisés par les problèmes posés par les filières d’immigration. Et parler des libertés individuelles n’est pas franchement un souci de premier ordre en Grande Bretagne. Si le crime se décloisonne, l’Europe politique, quant à elle, reste fortement égotiste et fuit toute idée de véritable concertation idéologique.
Freak, Logjam, le Magic Hash, Illusory TLS … WhiteHat Security dresse le “top 10” des techniques d’attaque apparues au fil de l’année 2015. Des approches à la fois très techniques et très simples à exploiter
Palo Alto Networks a mis le doigt sur ce qui semble être la première infection IOS frappant des machines non « rootées » (ou « jailbreakées » selon la phraséologie Appelienne). L’infection, baptisée AceDeceiver, exploite un défaut du mécanisme DRM.
Internet ne connaît pas de frontière, et les Etats-Nation ne peuvent répondre à la grande délinquance qu’avec la loi… laquelle ne peut s’appliquer que dans le cadre restreint des frontières. Il est donc impératif de renforcer les coopérations internationales. Tel était le leitmotiv des rencontres TAC 2016 (Technology Against Crime), qui se sont tenues à Lyon les 28 et 29 avril dernier. La cyber-réponse aux cyber-risques commencerait-elle à sortir de sa crise schizophrénique ?
Pour les policiers attachés à Interpol (partenaires de TAC), la chose ne fait aucun doute depuis longtemps. Reste que l’évolution des outils, la rapidité d’adaptation du milieu criminel grâce à l’usage généralisé des nouvelles technologies ne facilite pas franchement le travail des forces de l’ordre. La toute première conférence donne le ton, avec un bilan sur le trafic d’êtres humains dressé par Ruth Pojman (OSCE, Organisation for security and cooperation in Europe) : un « chiffre d’affaires » de plus de 152 milliards de dollars, donc 65 milliards en Europe, alimenté principalement par les filières de la prostitution, du travail forcé et du trafic d’organes. Des filières qui, de plus en plus, reposent sur un usage adapté des nouvelles technologies. Jean Marc Droguet, Chef de l’Office Central pour la Répression de la Traite des Etres Humains explique en substance : « Ces usages des TIC sont sélectifs. Le Darknet (les réseaux chiffrés) servent essentiellement aux échanges de biens, au trafic de stupéfiants ou d’armes. Les réseaux de trafic d’êtres humains empruntent des chemins plus simples, parfois simplement protégés par des législations locales. Ainsi, les sites Web liés à la prostitution sont localisés en Europe Centrale, voire en Suisse, où la loi ne condamne pas ce genre de pratique. Sans coopération internationale, les « NTIC du crime» conserveront l’avantage ».
Mais Internet ne sert pas uniquement de vecteur commercial. C’est également un moyen de recrutement, notamment en Bulgarie, Serbie, Roumanie.
Cet « internet recruteur » sera, plus tard, également dénoncé au fil d’un autre débat, par Franck Pavero, Conseiller de Défense et de Sécurité pour la Lutte contre le Cyberterrorisme, ou Stephane Duguin (centre antiterroriste à Europol). Dans le cadre du cyberterrorisme, Internet ne sert pas seulement, explique-t-il, à diffuser des messages de propagande et de radicalisation, à attirer des jeunes en rupture de ban, à justifier l’usage de la violence, voire à faire naître l’idée d’un « djihad individuel ». C’est également un « appel au voyage » vers les terres du djihad, une forme différente de manipulation et de trafic d’êtres humains.
« D’autant plus que les pratiques criminelles changent du tout au tout en l’espace de 3 ou 5 ans », témoigne le professeur Campbell Fraser (Université de Griffith, Brisbane, Australie). En 2013, Fraser subit une transplantation rénale « selon les méthodes traditionnelle et légale. Mais j’ai rapidement appris qu’un nombre important de malades avaient obtenu des organes par des moyens totalement différents ». Cet épisode le conduit à enquêter sur le phénomène. « Longtemps, le trafic d’organes était organisé par le corps médical même. Un chirurgien pouvait vendre un rein dans les 30 000 dollars. Lorsque les organisations mafieuses ont appris l’existence de ce marché, elles ont verrouillé les filières d’approvisionnement. Les prix ont immédiatement augmenté (au-delà de 100 000 dollars par organe) et les chirurgiens sont devenus des « employés » de ces filières. On constate même des convergences de réseaux, des alliances d’intérêt. Ainsi, on compte actuellement une forte proportion de Syriens au nombre des victimes du prélèvement d’organe, souvent le seul moyen pour eux de payer les sommes exigées par les passeurs qui leur promettent un moyen de transport vers l’Europe ». Souvent, également, ce sont les transplantés eux-mêmes qui, pour rembourser l’achat de l’organe, sont engagés comme « rabatteurs » de clients potentiels. Là encore, l’Internet « non chiffré », et notamment les forums spécialisés, joue un rôle primordial : détection de clients potentiels, prise de contact, vérification de l’authenticité de la demande…
Réservé jusqu’à présent à la buzzosphère (artistes, personnalités politiques ou du monde du spectacle), le service de flux vidéo personnel Facebook Live est désormais à la portée de tout un chacun. Sur le territoire US dans un premier temps, mais le projet ne cache pas ses ambitions mondiales. Plus fort, plus généralisé, plus instantané, Facebook Live, explique la Zuckerberg Company, génère 10 fois plus de réactions de la part d’autres abonnés au service que n’importe quel autre type de diffusion vidéo tel Youtube. Là où échouait la politique en faveur d’une « vidéoprotection » prônée par l’ex-Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, pourrait bien triompher l’égotisme extraverti du Web 2.0.
Pourtant, le panoptique Facebook qui aurait comblé d’aise les vieux briscards des services de renseignements Soviétiques pourrait bien ne pas rencontrer le succès escompté , estime Deepa Seetharaman dans un article du Wall Street Journal. Car statistiquement, le Facebookeur s’amollit, poste de moins en moins souvent, chipote du clavier et renouvelle ses fiches anthropométriques volontaires avec moins de constance. La contribution gratuite des abonnés qu’exploite commercialement Facebook est en chute de 21 % par rapport à l’an passé. L’exhibitionnisme dactylographique et photographique nécessite un travail fatiguant, une constante attention de l’ego, de perpétuels efforts d’inventivité pour entretenir une veine populiste qui garantira son arrivage de « Like ». Or, filmer et surtout pouvoir diffuser sans avoir à franchir une dizaine d’étapes parfois complexes, c’est toujours moins épuisant que de devoir construire une phrase, penser une accroche, bâtir un article ou une intervention. C’est du moins ce que pensent les techniciens qui mettent au point ce service « Live ».
Mais ce ralentissement d’activité, est-ce réellement la conséquence d’une certaine lassitude, ou bien le résultat d’une prise de conscience, le germinal d’une graine semée le 6 juin 2013 par un certain « Citizen Four » ?
La parfois insupportable omniprésence des réclames au fil des pages Web, tout comme leur coût somptuaire supporté par les usagers d’Internet et les opérateurs a fortement contribué au développement des logiciels de blocage de publicités. En contrepartie, les diffuseurs de publicité ont cru pouvoir faire chanter leurs visiteurs en bloquant tout ou partie de leurs pages Web : informations contre réclame, la gratuité de la diffusion est à ce prix.
Reste qu’en termes de poids binaire, la bataille est rarement en faveur de l’information, laquelle ne constitue bien souvent que 5 à 10 % du contenu d’une page. Du coup, entre le matraquage et la possibilité d’aller « voir ailleurs » (ou plus simplement de se passer de cette pitance), une frange non négligeable d’internautes tourne le dos à ces sites et à ce chantage « temps de cerveau contre contenu ».
Et c’est chiffres à l’appui (à l’aide de l’outil d’analyse Alexa) que nos confrères de The Stack ont étayé cette thèse. Wired, les publications Axel Springer, Forbes, et même le quarteron de quotidiens Français qui a déclaré la guerre aux « opposants au bourrage de crâne » voient leur taux de fréquentation s’effondrer, ou sont forcés de revoir leur politique intransigeante.
Afin de bénéficier de tarifs postaux avantageux, la presse écrite est soumise à des règles plus que libérales mais strictes en matière de quota publicité/contenu. Des quotas dont la presse en ligne pourrait peut-être s’inspirer. « Pas plus de 20 % du poids binaire d’une page et 50 % de la charge CPU consacrée à la réclame sous peine de contreparties financières importantes ou de refus d’acheminement»… voilà qui provoquerait une élimination radicale des scripts rédigés à la diable, des extensions Flash frisant la mise en danger de la vie numérique d’autrui, ou de pop-up quasi modaux apparentés à un abus de bien social à distance.
Nos confrères de Wired qualifient de « vandalisme » l’expérience de Katsu, artiste-hacktiviste et pratiquant assidu des techno-happening. A l’aide d’une bombe de peinture et d’un quadcoptère, ledit Katsu a consciencieusement barbouillé une énorme réclame s’étalant sur une façade d’immeuble de New York.
Aux USA comme en France, l’affichage publicitaire (à l’instar du spam dans le domaine de la messagerie électronique) utilise dans une très large proportion des emplacements totalement illégaux, et s’impose avec des méthodes qui parfois frise les pratiques mafieuses*. La croisade humoristique inventée par Katsu pourrait bien inspirer quelques pilotes européens de modèles réduits télécommandés.
* Le nombre de panneaux publicitaires considérés comme illégaux sur le territoire Français est estimé entre 600 000 et 1 000 000. Source Paysage de France