Predator alias Oreon alias Amonyak, ou Findikoglu dans le civil, le chef de la bande des “braqueurs de distributeurs” a été arrêté, nous apprend un article de Der Spiegel. Une traque longue et complexe pour un hack retord et élaboré.
L’affaire débute en 2012, année durant laquelle l’équipe technique de Predator, d’origine Turque, s’introduit dans les systèmes d’information d’une entreprise Indienne de traitement des transactions bancaires, et dérobe un important volume d’identités. A partir de ces données et de quelques opérations de datamining périphériques, deux séries de comptes sans limitation de retrait sont piratés. L’un dépendant d’un établissement émirati, Rakabank, l’autre dont le siège est basé à Oman, la Bank of Muscat. Ces comptes font alors l’objet d’une opération quasi industrielle de duplication de cartes de crédit, ces cartes étant ensuite confiées à un réseau de mules situées dans le monde entier : Russie, Japon, USA, Allemagne… 26 pays au total serviront à siphonner le contenu de centaines de distributeurs. Le braquage est organisé en deux vagues, chacune n’utilisant qu’un seul compte à la fois : Rakabank le 22 décembre2012, et Bank of Muscat dans la nuit du 19 au 20 février 2013.
La presse nord-Américaine d’alors découvre l’ampleur du vol dès le mois de mai, lorsqu’un premier groupe de 8 complices se fait arrêter. Un premier chef présumé, Alberto Yusi Lajud-Peña, alias Prime, alias Albertico, est retrouvé mort à Manille, début mai, après un échange de coups de feu. Cette mort brutale serait la conséquence d’un différend concernant le partage du butin. Outre Atlantique, à New York notamment, ainsi qu’en Allemagne, quelques mules se font prendre pour avoir sous-estimé l’efficacité des caméras de surveillance équipant les distributeurs. Mais ces petits accrochages entre truands et forces de l’ordre ne compromettent toujours pas l’étanchéité du « système Predator » et ne remet pas en cause l’extraordinaire coordination et efficacité du réseau. C’est d’ailleurs une question qui taraude l’auteur de l’article du Spiegel : qui est derrière l’organisation quasi militaire de ce double casse, qui a conçu le cloisonnement du réseau, établi les modes de communication et assuré la direction opérationnelle de l’ensemble ? Certains experts envisagent la possibilité de soutiens extérieurs de la part d’organisations ou de « conseillers techniques » compétents en matière de logistique.
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