L’Otan se déploie sur de nouveaux fronts, nous apprend le NY-Times. Ses 28 pays membres seraient sur le point de ratifier un accord aux termes duquel toute cyber-agression de l’un d’entre eux pourrait provoquer une réaction de défense de l’ensemble de l’alliance.
Pour l’heure, il ne s’agit là que d’une déclaration d’intention d’une extrême virtualité. Pour répliquer face à une cyber-attaque, il faut posséder quelques cyber-armes. Et jusqu’à ce jour, seuls les USA et la Grande Bretagne ont dévoilé bien involontairement une partie de leur arsenal, grâce notamment aux révélations Snowden et quelques articles du magazine Wired. Les autres pays, dont la France, sont demeurés très secrets quant à leur capacité de projection sur le cyberterrain d’opération. Paraphrasant Joseph Staline, chercheur assoiffé de vérité et humaniste distingué, l’on pourrait dire « cyber-Otan, combien de division ? »
Nos confrères New-Yorkais expliquent que cet accord cyber-militaire est un message directement adressé au gouvernement Poutine, soupçonné des pires maux dès qu’une vague de serveurs succombe sous les assauts d’une invisible et insaisissable armée de hackers noirs. L’on pourrait également ajouter à la liste des destinataires potentiels Pékin, Téhéran, quelques pays d’Amérique du Sud dont le développement des cyber-panoplies est régulièrement dénoncé par les médias d’Amérique du Nord.
Reste également à définir ce qui peut être considéré comme une agression informatique. Un déni de service sauce Estonienne ou un suprême d’écoute téléphonique façon Merkel ? Un Stuxnet légèrement maussade ou un Prism franc et joyeux ?
Enfin, la notion de cyberdéfense et de riposte numérique relève encore de la question rhétorique et risque de le demeurer longtemps. L’actuel conflit Russo-Ukrainien n’a provoqué de la part de l’Otan que communiqués et déclarations d’intentions. Ce genre d’armes s’avère relativement peu efficace, tant face à des chars et des divisions d’infanterie que devant une invasion binaire visant des infrastructures Scada.