Début octobre se déroulait à Marseille le Congrès International sur les RFID. Une manifestation qui, traditionnellement, s’attache année après année à un thème unique. Transports, secteur médical, distribution… Mais en 2014, tout change. Le comité d’organisation décide de mettre fin à ce cloisonnement et convie les fabricants et grands utilisateurs de RFID de tous bords. Les militaires du service de l’Intendance discutent avec les professionnels des transports aériens, qui eux-mêmes regardent avec attention ce qui se pratique dans le secteur médical ou, plus prosaïquement, dans la gestion des couettes de la SNCF ou l’étiquetage des bouteilles de vin.
Car le RFID, après des années de ratés au démarrage et de mauvaise presse, commence peu à peu à s’imposer. Politiquement tout d’abord, avec un sous-groupe du plan industriel « objets connectés » (qui fait partie des fameux « 34 projets de reconquête industrielle » initié le 12 septembre de l’an passé par le Gouvernement).
Un groupe de travail qui sera chargé d’identifier des projets industriels porteurs, tout en assurant du respect de la vie privée et de la protection des données et en situant les « principaux enjeux de gouvernance et de standardisation sur lesquels les intérêts de l’industrie française doivent être défendus » précise le communiqué. La formule est belle, mais la course est loin d’être gagnée. D’autres pays, USA et Japon en tête, ont déjà des idées très précises sur leur façon de voir la standardisation et de développer des applications spécifiques.
Toute aussi politique est la décision de constituer un « Centre National de référence RFID » qui ouvrira dès le début 2015. Un centre dont la mission sera de présenter les « meilleures applications dans le NFC et permettre à toutes les sociétés de disposer de moyens techniques (téléphone mobile NFC, échantillons de tags représentatifs, moyens techniques de caractérisation) pour développer de nouvelles solutions NFC ». En d’autres termes, ce sera là une « plateforme de compatibilité opérationnelle », une sorte de « preuve de faisabilité » mais en aucun cas une collégiale ayant pouvoir de certifier, tant en matière d’interopérabilité que de sécurité des contenus, maîtrise des fuites d’information ou conseils en matière d’intégration technique. « C’est une plateforme qui reposera sur la notion de « best effort »précisait le Président du CNRFID à l’occasion du congrès annuel.