Autrefois, on appelait ça « lâcher de ballons dans les écoles primaires », « club d’aéromodélisme », « fabrication d’un Cerf-Volant »… aujourd’hui, tout ça est devenu « atteinte à la sûreté de l’Etat » tandis que s’organise une fantastique « chasse aux drones ». A tel point que l’on voit fleurir une foultitude de prestataires de services spécialisés dans la capture de ces jouets plus ou moins perfectionnés, plus ou moins autonomes, plus ou moins dotés d’équipements de vols en réalité augmentée. Prestataires dont la seule efficacité consisterait plus à bénéficier de marché d’Etat que de remplir une mission frôlant l’impossible.
Zain Naboulsi, CEO de Drone Labs (sic), rédige à ce sujet, dans les colonnes du HNS un article argumenté sur la quasi impossibilité pour des pandores à combattre ce dangereux fléau jihado-geekesque. La bombe du ridicule risque donc de continuer d’exploser à périodes régulières, car aucun équipement de détection ne fonctionne réellement affirme-t-il. Ni les systèmes audio (perturbés en milieu urbain) ni les capteurs et caméras thermiques (car ces appareils sont essentiellement froids et de très petite envergure). Ne parlons pas de la détection radar (tango-charly de Foxtrot Juliet : « chef, j’ai un vol de pigeons qui attaquent, ils cachent peut-être un dangereux Parrot ou un vecteur d’attaque Jouéclub ! ») , pas plus que de la goniométrie de l’émetteur, généralement sur 2400 MHz ou dans la bande ISM des 5 GHz, fréquences poubelles impossibles à trier.
Tout au plus, concède Zain Naboulsi, est-il possible de détecter le drone une fois qu’il est arrivé sur le « point sensible », de constater son altitude, d’obtenir les coordonnées GPS de son télé-pilote (ndlr… et encore existe-t-il 3 ou 4 solutions de camouflage du point originel de contrôle) ainsi que l’identifiant unique du drone etc. A condition que celui-ci n’ait pas été monté de toutes pièces par son dangereux auteur (considéré de facto comme terroriste), avide de sciences tant aériennes qu’électroniques, de savoir sur les radiocommunications et d’études sur l’usage des microcontrôleurs et centrales inertielles. Ça fiche la frousse, une telle soif de connaissance, pas vrai ?