« What in the world is the Russian Business Network, is it still alive and kicking ». Le RBN est loin d’être mort. Dancho Danchev, pour sa part, ne croit pas une seconde à la théorie de Cédric Pernet. Pour lui, il n’y a pas « migration » des clients RBN vers des nouveaux venus, mais « a fully operational franchise », une franchise pleine et entière du fond de commerce, contrôlée par un réseau souterrain d’alliances et d’influences mafieuses. Le RBN avait, sous sa forme initiale, l’inconvénient d’être trop central, trop visible. Désormais, la même organisation offre le même genre de service, mais par le biais d’une multitude de « filiales ». Autre avantage marketing, les « franchisés » ne sont plus désormais obligés de passer par le RBN pour récupérer leur clientèle. Ils agissent directement, sans intermédiaire, ce qui améliore d’autant plus l’efficacité du réseau. Le RBN d’antan est aujourd’hui une structure décentralisée constitué d’un nombre croissant de « spin-off ». Et ce n’est qu’un début, nous promet Danchev. Ce ne sont pas les excuses hypocrites et les promesses dénuées de toute sincérité de Estdomain et d’Intercage qui changeront quoi que ce soit. La suppression de 500 domaines douteux de la liste des domaines hébergés n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de sites mafieux que ces FAI protègent depuis des années.
Il serait vain que des experts se chamaillent pour savoir si l’on assiste là à un transfert de clientèle ou à une restructuration d’entreprise mafieuse. Les « clients » sont toujours là, leurs méfaits n’ont jamais cessé, et le seul levier qui serait susceptible de renverser la situation –une unification internationale des dispositions légale anti-crimeware- relève encore du vœu pieu.