La clôture des derniers forums Compuserve est annoncée pour le 15 décembre prochain… Cette évolution de « La Source » (que Compuserve achète en 89), fut successivement absorbée par AOL, puis Oath, puis Verizon nous rappelle cet article de Fast Company. Le service « Compu », c’était l’époque des tous premiers modems 300 bauds, des machines sous CP/M et PC-DOS, des « tricks » que l’on n’appelait pas encore « hacking », des Bulletin Board Service (alias BBS) comme Suptel, OUF, Gufi, le tout dominé par un impressionnant empilement de systèmes et de protocoles propriétaires, tous, cela va sans dire, exempts de virus ou presque faute de véritable moyen de propagation. IP n’était connu que d’une infime frange de nerds lisant Phil Karn dans le texte, Bdale Garbee en traduction proto-technoïde, et les communications étaient facturées au temps et à la distance…
En France, les geeks se réunissaient dans les Microtel Club, les Uber-geek dans les caves de Suptel, les Uber-Super-geek dans les salles informatiques de Renater ou les pizzérias d’Orsay et de Créteil. Une carte réseau Arcnet coûtait 400 francs, un stack tcp/ip pratiquement le double, et un raccordement à un point de présence et l’acquisition d’un nom de domaine plus de 3000 F l’an. Tarif hors facturation du volume échangé, mais incluant une cotisation AFUU. CompuServe, avec ses CD « période d’essais gratuite » diffusés par brassées dans les allées des Comdex et Sicob, entrebâillait de manière plus économique la porte des autoroutes de l’information. Ceux qui en ont emprunté les premières bretelles d’accès sont aujourd’hui proche de l’âge de la retraite.