Le Times Online publie un long, très long article faisant état d’un rapport émis pas les services de renseignement Britanniques, et dénonçant les risques élevés d’espionnage sur le réseau de British Telecom. Il n’y a pas plus d’arguments et de preuves techniques qu’il n’y en avait il y a 10 ans à propos des « backdoor NSA » cachées dans tous les équipements de commutation made in USA. A un détail près, tout de même : l’on retrouverait au « board » de Huawei un peu trop d’anciens membres de l’Armée Populaire de Libération. Propos qui, fait remarquer le Reg, vise directement Mr Ren Zhengfei, ancien patron de la recherche de l’APL dans le domaine des télécoms. Par le jeu de la concurrence et des appels d’offres, Huawei aurait notamment remporté une partie des marchés d’équipement de l’infrastructure 21CN de British Telecom. Ceci, réplique le Times, au détriment de Marconi, le « Sagem-Alcaltel » Britannique. Un Marconi dont les tarifs sont bien entendu considérablement plus élevés que ceux du concurrent Chinois, mais qui offre l’avantage de n’intégrer à priori que des backdoor « Brit Made » et estampillées MI6.
En l’absence totale de preuves scientifiques, l’on ne peut interpréter la réaction des Services Secrets de Sa Gracieuse Majesté que comme l’invocation d’un principe de précaution, lequel, paré de la sacro-sainte Raison d’Etat, peut parfaitement servir à dénoncer le contrat passé pour l’octroyer à nouveau à une entreprise nationale. En ces temps de crise et de tentation protectionniste, tout motif est bon, surtout s’il est assez subtil et permet d’éviter les foudres de l’OMC.
Notons au passage qu’un autre grand équipementier « compatible Huawei » publie une impressionnante liste d’alertes nécessitant une mise à jour d’IOS dans les plus brefs délais. Cette douzaine de trous Cisco –qui n’ont rien à voir avec d’éventuelles vulnérabilités programmées par la NSA- devrait stabiliser les switchs et routeurs pour les 6 mois à venir. La prochaine fournée de correctifs ne devrait pas être attendue avant le 23 septembre.