Toujours pas nommé, le futur « Cyber Tzar » de l’administration Obama. Il faut dire que les candidats sont de moins en moins nombreux. Les précédents titulaires ont pratiquement tous démissionné sous prétexte qu’ils n’avaient strictement aucun pouvoir réel. Cette situation pourrait-elle changer ? C’est du moins ce qu’espère le concurrent en lice considéré comme le meilleur « Tzarisable », le sénateur Tom Davis. Un républicain qui connait le sujet, puisqu’il est le co-rédacteur du Fisma, le Federal Information Security Management Act, l’ardent défenseur –tout comme l’était le sénateur Obama- des écoutes téléphoniques hors cadre juridique, le principal chantre de la théorie du cyberterrorisme et l’évocateur régulier d’un très probable Pearl Harbour numérique. Son portrait sans complaisance vient d’être fait dans les colonnes de nos confrères de Wired. Pourquoi ce soudain intérêt pour ce poste et pour le probable candidat ? Parce que Time Magazine publiait, la semaine passée, un article présentant la nomination de Davis comme quasi certaine et imminente.
Un homme aux principes « musclés » et réputé pour ses positions expéditives correspondrait effectivement assez bien aux désirs de l’actuelle présidence. Une présidence qui espère un remaniement coordonné et de fond en comble de tout ce qui touche aux grands modèles informatiques. Cela passe par l’institution d’un gigantesque fichier des identités nationales jusqu’à la refonte et à la modernisation des infrastructures stratégiques vitales, alias Scada. Le travail du prochain Cyber-Tzar et de son département est d’ailleurs défini dans un rapport sur la cybersécurité établi le mois dernier par la Maison Blanche. Le « contrat de travail » du futur Ciso américain, détaillé aux pages 37 et 38 de ce même rapport, semble pratiquement insurmontable… à moins que la Présidence le soutienne et lui octroie les pleins pouvoirs.
Qui, de Keith ou de Davis, aura la meilleure place et les coudées les plus franches ? Le militaire nommé pour officiellement organiser une « défense passive », administrer le S.I. des armées (et officieusement développer un corps spécialisé dans la guerre informatique) ? Ou le civil, à qui l’on confie un poste de général et que l’on confronte à un formidable champ de bataille (et à qui officieusement l’on n’est pas certain de pouvoir procurer les moyens de sa politique). Peut-être la situation serait-elle plus simple à débrouiller si l’on nommait Davis aux Armées et Keith à la cyber-protection civile….