Elle avait pourtant un nom et un prix sur les étagères de Microsoft store, cette version « sans Internet Explorer » du futur Windows 7. Elle avait pourtant une raison d’exister, cette proposition toute diplomatique et conciliante visant à s’attirer les bonnes grâces de la Commission Européenne. Mais, à la demande pressante des intégrateurs et pour ne pas désorienter les usagers (déjà bien perdus dans les méandres des tarifications de « Seven »), Windows 7 sera systématiquement livré avec Internet Explorer, explique Dave Heiner, Vice President and Deputy General Counsel chez Microsoft. Mais comme on sait rester sport, du coté de Redmond, il sera offert à chaque internaute une « mise à jour » offrant à son tour le téléchargement de Firefox, Safari, Chrome, Opera et autres concurrents. Cette offre s’affichant, cela va sans dire, dans le cadre triomphant d’un I.E. 8 « natif ».
Si cette forme de provocation –ou épreuve de force à l’encontre de la C.E.- semble audacieuse, elle n’est pas très risquée. Car Microsoft ne peut plus être accusé de manœuvre déloyale depuis que Google, son principal adversaire, a claironné le lancement de Chrome OS, mi-noyau, mi-navigateur. Il serait impossible à la Commission de poursuivre Microsoft au motif d’une trop grand interdépendance entre le système d’exploitation et I.E. puis, quelque mois plus tard, de laisser « passer » Chrome-OS, tout vaporware qu’il est, sous prétexte qu’il n’est pas originaire de l’Etat de Washington.