Le dossier médical informatisé, aux Etats-Unis, particulièrement en milieu hospitalier « apporte peut-être une modeste amélioration de la qualité des processus, mais n’offre aucun intérêt sur le plan de l’efficacité administrative ou sur les coûts en général ». Les prévisions d’économie et d’efficacité seraient « prématurées dans le meilleur des cas ». Telles sont les conclusions d’un rapport chiffré de 7 pages publié dans l’American Journal of Medecine, et portant sur une analyse de l’utilisation de l’informatique dans plus de 4000 établissements situés sur le territoire américain. Une analyse pessimiste qui combat pas mal d’idées reçues, et notamment les promesses du fameux DMP français, le Dossier Médical Personnel. Les ordinateurs n’ont pas, explique le rapport, été étudiés pour faciliter le travail des docteurs et des infirmières. Du personnel administratif, peut-être, mais pas des « soignants ». Les efforts financiers prodigués par le gouvernement ne portera ses fruits que si les médecins non seulement passe à un traitement des dossiers totalement informatisé, mais qu’en plus ils effectuent eux-mêmes l’enrichissement des bases de données recueillant les dossiers médicaux. Soit à la fois un surcoût et une perte de temps et d’efficacité qui réduit à néant tout espoir d’économie réelle expliquent Himmelstein, Wright et Woolhandler, les rédacteurs de l’article. Les quelques études annonçant d’importantes économies auraient été biaisées et utiliseraient des données chiffrées fantaisistes et invérifiables.