Dans la journée du 20 février, Cryptome, serveur spécialisé dans la diffusion d’informations déclassifiées ou obtenues en vertu du FOIA (Freedom Of Information Act), publie une notice manifestement publique rédigée par les services juridiques de Microsoft. Une notice qui explique dans le détail la nature et la durée des informations retenues sur chaque service « Microsoft en ligne » (MSN Messenger, Hotmail, SkyDrive, Xbox Live etc). En d’autres termes, il s’agit là d’une sorte de catalogue des informations (nom, prénom, numéro IP, parfois même numéro de carte de crédit, heures et dates de connexions etc) que l’éditeur peut tenir à disposition des autorités de différents Etats. Las, si Microsoft semble adorer les efforts des médias lorsqu’il s’agit de chanter les dangers du piratage, il semblerait que divulguer les éléments de cette collaboration active ne plaise pas toujours. Car 3 jours après cette publication, les avocats de Redmond exigent le retrait de ce document sous prétexte de violation de copyright, et entame une procédure visant à contraindre l’hébergeur de Cryptome de fermer le site. De son côté, Cryptome rétorque qu’il ne fait qu’exercer son métier d’informateur, et qu’il est de son devoir de prévenir le public des manières avec lesquelles « Microsoft viole la confiance que lui ont accordé ses clients, afin de protéger leur vie privée et la confidentialité des données personnelles et usages des produits Microsoft »
Ce n’est pas la première fois que Microsoft ou que la CIA tentent de censurer Cryptome. Jusqu’à présent, ces tentatives se sont soldées par des échecs cuisants accompagnés d’une bonne mesure de ridicule. Si, exceptionnellement, les avocats de Seattle parvenaient à avoir gain de cause, ce ridicule risquerait de se transformer en une flétrissure certaine de l’image de marque.
NDLR : Selon nos confrères de ReadWriteWeb, Microsoft aurait, entre temps, retiré son injonction
1 commentaire