Encore du « scandale à la Une »dans le landernau du Web 2.0. Et toujours à propos du droit régalien qu’exerce un prestataire de services sur le contenu qu’il diffuse, avec le dernier Buzz concernant Apple. Un Apple qui bannit de l’AppStore tout ce qui peut exposer un centimètre de peau dans une application téléchargeable. Pas de bikini, pas de tenue près du corps (y compris un collant de patineuse), pas de peau, pas de silhouette suggestive. Cachez ce sein que je ne saurais voir, disait Apple en imitant (à la perfection) Tartuffe. Du côté de Cupertino, cette réplique même serait censurée compte tenu de la crudité de son contenu. Des restrictions telles que le développeur-blogueur à l’origine de la diffusion de l’information a demandé à son correspondant-censeur si le port de la burka était politiquement correct dans la base iconographique de l’AppStore. Ce qui ne semble pas avoir fait plaisir à l’interlocuteur distant, défenseur des valeurs morales et religieuses. Mais le développeur en question a bataillé, jusqu’à obtenir gain de cause, clamant, tel Polyeucte,
« Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle
Et le désir s’accroît quand l’effet se recule »
Zut, encore un passage qui sera banni de l’application Iphone CNIS-Mag. Un dernier pour renvoyer la censure ? il est du dangereux Pierre Corneille, dans Horace, (II,3)
S’attacher au combat contre un autre soi-même
Attaquer au parti qui prend pour défenseur
Le frère d’une femme et l’amant d’une sœur,
Et, rompant tous ces nœuds, s’armer pour la patrie,
Contre un sang qu’on voudrait racheter de sa vie,
Une telle vertu n’appartenait qu’à nous
L’éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux
Cette citation est en rapport direct avec les principes de la cryptanalyse, puisque le message caché s’inscrit en acrostiche. Aujourd’hui, ce Sale Cul passerait-il les fourches caudines de la censure AppStore ? Cela est peu probable et montre également à quel point il peut être dangereux de confier à une entreprise commerciale le pouvoir de contrôler un contenu médiatique, pour qui le mot est confondu avec la chose.
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