Une note du Department of Commerce Américain publiée par Cryptome a été émise afin d’attirer l’attention des services pénitentiaires et des opérateurs sur la prolifération des téléphones cellulaires dans les prisons d’Etat.« En 2006, il a été saisi 261 téléphones cellulaires dans les prisons Californiennes ». Le compte-rendu continue : « Mais deux ans plus tard, ce nombre a grimpé pour atteindre 2811 terminaux illégalement entrés dans les cellules. Dans le Maryland, 1700 appareils étaient confisqués en 2009, 1200 l’année précédente ».Le problème n’existait pas ou peu à la bonne époque du téléphone « ligne terrestre », et s’est développé peu à peu, suivant le rythme de progression du marché général de la téléphonie mobile.
Et pour venir à bout de ces téléphones incontrôlés, il n’existe pas de solution. Le brouillage pourrait-être envisagé… mais il frapperait également le personnel pénitentiaire et les usagers habitant ou circulant à proximité de l’établissement. Une mesure plus souple consisterait à filtrer, au niveau des cellules locales, tout appel non répertorié dans une « liste blanche »… mais comment alors accepter l’appel d’une personne passant exceptionnellement dans la zone couverte ? D’autant plus qu’il est impensable de supprimer ainsi l’accès au 911, le numéro d’appel d’urgence…Or, un brouillage ou un filtrage ne peut pas tenir compte du numéro appelé.
Et quand bien même l’on trouverait une solution que les personnes incarcérées auraient toujours la possibilité de recourir à d’autres transmissions sans fil. Outre le 800 MHz du GSM américain, il serait également nécessaire de bloquer les PCS (Personal Communication System) sur 1900 MHz, les Advanced Wireless Services sur 1700 MHz, les Specialized Mobile Radio sur 800 et 900 MHz (donc une portion du spectre est également utilisée par des réseaux sans fil de télé-contrôle dans certaines architectures Scada), les futurs services sans fil mobiles sur les portions 698-806 MHz, 2110-2170 et 2500-2690 MHz, les émetteurs PMR (462 à 467 MHz aux USA), les émetteurs de « cibi » … sans parler des VHF de chantier, des talky à usage « marine », des bricolages utilisant les fréquences WiFi -2400 et 5000 MHz-… et l’on doit probablement en oublier quelques autres.
Même les infrastructures de la prison auraient de grandes chances d’en pâtir.
Mais mis à part la gloire que, peut-être, pourrait en tirer un homme politique, qu’est-ce qui peut bien motiver la rédaction d’un tel rapport ? Surtout lorsque la réponse au problème ne fait aucun doute : il n’y a pas de solution.
A moins qu’une telle agitation ne soit que le prétexte nécessaire pour promulguer une loi-valise facile à ressortir lorsque la situation l’exige ?