En décembre dernier, puis, plus récemment, dans le courant du mois de mai, la police britannique a intercepté de dangereux touristes coupables d’avoir photographié quelques monuments Londoniens. La photographie pouvant être, comme chacun peut aisément le deviner, la phase préliminaire à toute action terroriste ou tout cambriolage.
Sont-ce là que légères bévues policières, interprétations ou lecture un peu trop à la lettre du manuel du parfait agent ? Que nenni, nous explique l’auteur du « Russian Photo Blog ». Même les peintres du dimanche ont été susceptibles d’être dénoncés et arrêtés pour activité suspecte, avant qu’un arrêté de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ne dénonce cet usage abusif de « l’article 44 du Terrorism Act » Britannique. Pourtant, un individu s’asseyant chaque jour, un mois durant, devant la colonne Nelson tout en tentant discrètement d’en dresser le plan exact à la gouache et au couteau, voilà une attitude plus que suspecte. Les Bobby sont des incompris.
Aux USA, ce ne sont pas les monuments qui sont interdits de reproduction argentique, mais les policiers eux-mêmes, révèle Gizmodo. Dans 12 Etats des USA, photographier un représentant des forces de l’ordre est puni par la loi… surtout si le photographe fait partie de la presse. Les peines peuvent valoir de 4 à 15 ans d’emprisonnement à leurs auteurs, même et surtout si les actions de la police sont entachées de graves manquements à la procédure. Grace à de tels textes, il est strictement impossible de filmer la moindre brutalité policière : le système est auto-protégé. Plus près de nous, en France, certains précédents présentent de troublantes analogies.
Est-il nécessaire de préciser que les exemples cités –Boston, Londres, Puteaux…- se déroulent dans des villes réputées pour leur densité de caméras de vidéosurveillance installées par les municipalités. Caméras dont l’accès aux images est généralement réservé aux forces de police.