Don Jackson, de SecureWorks, se penche sur le problème des machines hautement sécurisées à usage spécifique. Dans les grandes lignes, il s’interroge sur l’utilité et l’efficacité d’un ordinateur particulièrement protégé et qui ne servirait qu’aux transactions en ligne sensibles : opérations bancaires, achats, déclarations administratives, envoi de documents confidentiels (médicaux, comptables..) etc. Une question qui concerne aussi bien les particuliers que les PME.
De nos jours, continue l’auteur, toute machine est vendue avec un noyau proche de la dernière « mise à jour » en date, avec les principaux outils de sécurité installés et configurés dans un mode par défaut relativement paranoïaque. Une telle configuration pourrait constituer une base intéressante, à condition de ne pas être tenté de l’employer dans le cadre d’un usage quotidien ou d’opérations « à risque »… la stérilité de l’objet ayant alors statistiquement de plus fortes chances d’en pâtir.
L’autre solution, prônée par beaucoup d’experts, consiste à utiliser le PC quotidien, mais en le faisant démarrer sur un Live CD incapable d’accepter la moindre écriture disque (et pour cause). Solution, explique l’auteur, qui ne peut satisfaire tout le monde, car si l’idée de Live CD est largement répandue dans le milieu Linuxien, elle est un peu plus compliquée à mettre en œuvre pour un utilisateurs Windows… surtout s’il n’est pas un ninja du Bart’s PE ou de WAIK. Et quand bien même cette opération serait à la portée du premier venu que cela n’interdirait pas les infections en mémoire ou les attaque man in the middle. Le risque est certes minimisé, il n’est pas totalement supprimé, et peut donc créer un sentiment de fausse sécurité.
D’autres possibilités peuvent également améliorer le niveau de sécurité d’une transaction. A commencer par un « thin client » dépourvu de la moindre intelligence. Si le modèle s’apparente à celui du Live CD, il ajoute une couche supplémentaire de « sécurité par différentiation » : le noyau de ces machines est généralement un Linux embarqué ou un Windows CE, deux systèmes pour lesquels le nombre de virus et de vecteurs d’attaque est bien plus faible que sous Windows « normal ».
L’on peut aussi imaginer voir se répandre l’usage de VM spécifiques. Soit des machines virtuelles à usage unique, mode Rutkowska, soit des vm « burinées dans le silicium » tel HyperCore, récemment acquis par HP.
Reste enfin la solution de la « vieille machine reconvertie », le pc-XT de grand-papa que l’on aurait dépoussiéré. Las, si l’on s’en tient à la sphère Windows, plus les configurations matérielles sont vieilles, plus les noyaux que l’on peut y installer sont anciens et perclus de rhumatismes binaires. Les amoureux de Linux peuvent, pour leur part, chercher à installer les versions allégées récentes d’un Damned Small Linux, d’un Ubuntu Netbook Remix ou d’un Antix (dérivé de Debian Mepis), toutes capables de démarrer à partir d’un CD ou d’une clef USB, et plus faciles à sécuriser.