Détecté par l´équipe de Slashdot et certifié par ce dépôt de brevet, cette info nous apprenant que Microsoft a « protégé » légalement un mécanisme de censure reposant sur la détection de phonèmes. Bien qu´un brevet ne soit en aucun cas capable de justifier le bien-fondé de son existence, l´on peut aisément imaginer que cette « fantastique avancée technologique » servira une bonne cause. A éliminer, par exemple, les mots indécents de certains films afin qu´ils entrent dans les canons des productions classées « PG13 ». En attendant un jour radieux où les images elles-mêmes se verront obscurcies dès lors que plus de 15% de leur surface totale seront de couleur chair …
En France, cela fait belle lurette que la machine à éliminer les mots indécents et sales fonctionne avec efficacité. La dernière fois où son application a été remarquée remonte tout de même à 1977, frappant un film d´Yves Boisset intitulé « Le Juge Fayard ». Chaque mention du sigle SAC (service d´action civique, mouvement para-policier musclé) était couverte par un « blanc » anasthasien, que les spectateurs, dans la salle, complétaient d´une seule et unique voix. Depuis, la technologie française a fortement évolué, et l´on ne remarque même plus les coupures et déléatures idéologiques. Tout est ordre et beauté, luxe, calme et volupté. Il serait peut-être même prudent qu´une entreprise nationale en vienne à déposer un brevet sur cette technique considérablement plus efficace que celle que vient à peine de découvrir Monsieur Ballmer et ses ingénieux ingénieurs. De peur que les Américains ne nous la volent et viennent un jour à nous la refourguer moyennant un payement de licence « par poste », « par siège » ou « par CPU ».