Durant plus de 300 jours, les personnes ayant récupéré la récente « Release Candidate » de Windows 7 –clients Technet, MSDN, étudiants bénéficiant des abonnements MSDN éducation etc- pourront utiliser ce système sans bourse délier. Une opération de marketing viral qui fera sans le moindre doute vitupérer les défenseurs du « libre » et qui, le jour même de sa mise en application, a eu pour conséquence l’écroulement des serveurs de téléchargement de Microsoft.
La seconde vague de download massif est prévue pour ce mardi, 5 mai, date à laquelle est disponible l’extension XPM (pour XP Mode), une version légèrement toilettée de Virtual PC associée à un kernel XP. Cet « add in » devrait servir à assurer la compatibilité ascendante des applications ancienne manière et achever de convaincre les utilisateurs de XP d’adopter le monde merveilleux de Vista et de ses successeurs. Renommée Windows Virtual PC pour les besoins de la cause, cette verrue diffère très peu d’un Virtual PC original. Il accepte « enfin » de gérer les ports USB –ce dont était incapable la précédente édition-, et peut exécuter une application en mode « seamless », autrement dit sans que celle-ci ne s’affiche dans un mode fenêtré particulier. Rien de remarquable à cela, cette forme d’adressage écran était déjà intégrée dans OS/2 1.3… C’était en 1991.
Windows Virtual PC ne sera livré que dans les versions Ultimate et Professionnal –gratuite pendant un an, doit-on le rappeler-. Les clients de l’édition Home en seront quitte pour télécharger le non-moins gratuit Virtual PC (ou tout autre outil de virtualisation, de VMware Station à Virtual Box, Qemu/kvm etc) et de ré-installer leur ancien XP et applications associées. La solution est un peu plus lourde mais n’a aucune raison de ne pas fonctionner efficacement, pour peu que le processeur possède les jeux d’instructions adéquats (VT ou SVM). Le meilleur de la virtualisation à des fins de compatibilité pourrait –avec forces conditionnels- arriver avec la prochaine version de Windows, alias Midori, qui devrait intégrer un véritable hyperviseur (moteur de paravirtualisation). Ce sera, pour Microsoft, le seul moyen technique qui permettra à ses développeurs de ne plus avoir à écrire des logiciels en étant contraint par la « compatibilité ascendante » des produits –et donc de trancher et abandonner des conceptions erronées les conduisant à fabriquer des programmes « bug pour bug compatibles »-. Ce sera également une phase nécessaire pour que lesdits programmes puissent enfin exploiter les outils de prochaine génération capables d’exploiter les architectures multicore et leur capacité de traitement parallèle.
« Seven » et son noyau virtuel, sera-ce assez pour convaincre les petits entreprises et artisans d’abandonner XP ? Autrement dit d’acheter une nouvelle licence, de délaisser nombre de périphériques qui ne sont plus supportés faute de pilotes, de changer la totalité d’un parc machine âgé parfois de plus de 10 ans, tout çà en des temps où la moindre ligne budgétaire doit être comptée, pesée et justifiée ?