Jusqu’à présent, le seul mandat Interpol lancé à ce jour contre Julian Assange (et qui a justifié son arrestation) concerne une affaire de mœurs. Ni le Homeland, ni la Maison Blanche, ni les « Foreign Affairs », les trois principales victimes, n’ont pour l’instant tenté quoi que ce soit d’officiel contre lui. Ce qui n’a pas empêché, pour des motifs divers, ses successifs fournisseurs d’accès dont Amazon « cloud» EC2, l’un de ses registrars, ses intermédiaires financiers (Visa, MasterCard et Paypal) et l’une de ses banques (Postfinance) de cesser toute prestation de service à son égard. Cette forme de justice privée serait rendue, expliquent les différentes entités, en raison de renseignements erronés (c’est le cas de Postfinance), d’atteinte à l’image de marque, de risques collatéraux indésirables (ainsi les attaques en déni de service essuyées par Amazon), ou tout simplement parce que l’entreprise estimait ex-abrupto que les activités de Wikileaks étaient illégales. Ces réactions ont, pour la plupart, provoqué la ire de certains supporters d’Assange, colère généralement traduite par de multiples attaques en déni de service visant précisément ces fournisseurs « anti-Wikileaks ». Le flou entretenu par les autorités et la justice américaines semble n’être, pour bon nombre d’observateurs, qu’une manière détournée de laisser pourrir la situation en entraînant Wikileaks dans une guerre d’usure.