Les adaptateurs CPL peuvent perturber les systèmes du GCHQ (Government Communication Headquarters), le service Britannique d’écoute radio, autrement dit les « grandes oreilles du sans-fil » des services secrets de Sa Gracieuse Majesté. Le document, initialement diffusé par le Register, a dû être retiré sur injonction de la Défense, sous prétexte que le sujet divulguait des informations « qui pourraient compromettre des militaires du Royaume Uni et des méthodes et opérations de renseignement, ou compromettre la sécurité de ceux impliqués dans de telles opérations, ou faciliter des attaques qui endommageraient des infrastructures nationales critiques ou mettraient en danger des vies humaines » ( that would compromise UK military and intelligence operations and methods, or put at risk the safety of those involved in such operations, or lead to attacks that would damage the critical national infrastructure and/or endanger lives).
En d’autres termes, les CPL brouillent les réseaux radio, des ondes courtes aux UHF semble affirmer le document toujours accessible sur Internet, mais le faire savoir peut faciliter le travail de terroristes ou compromettre la sécurité de l’Etat. Les amateurs de réponses ubuesques et d’humour absurde à la Monthy Python apprécieront.
Et le rapport de continuer en faisant remarquer que les équipements en question contournaient la loi en respectant des définitions normatives « elles-mêmes reposant sur des brouillons de normes qui ont depuis été supprimés par le Comité ». « Nous avons déjà constaté une élévation du niveau de bruit dans la bande HF au voisinage de nos stations, avec d’importantes variations [ndlr : du niveau de bruit] selon l’heure du jour ou de la nuit. La propagation de ce bruit et sur ces bandes varie également en fonction des saisons et autres phénomènes naturels ». L’on pourrait ajouter que la proximité ne constitue même pas un argument. Sur les « bandes basses » exploitées par les boutiquiers du CPL, un signal de très faible puissance peut, selon l’état de la couche ionosphérique, être « entendu » à des dizaines de milliers de kilomètres de son point d’émission. Comme, depuis le début de l’industrialisation de ces adaptateurs réseau, l’activité ionosphériques est faible, l’augmentation du niveau de bruit et la perturbation généralisée passent pratiquement inaperçues. Et dans 24 ans*, il sera trop tard pour faire machine arrière.
Pourtant, en 2008, un autre rapport considérablement plus technique et argumenté, rédigé par ERA Technology, concluait que la majorité des équipements CPL disponibles à l’époque sur le marché étaient perturbateurs, qu’ils ne respectaient pas les normes Européennes sur la compatibilité électromagnétique (CEM). Et de conclure en substance que « les émissions des appareils testés excèdent les limites, de 2 à 27 MHz et à l’exception de quelques fréquences épargnées par des filtres de réjection, dans des proportions de 36,7 à 39,4 dB ». Rappelons qu’un rapport de 3 dB correspond à un doublement de la puissance de rayonnement… l’échelle étant logarithmique, un rapport de 10 dB correspond à un facteur multiplicateur de 10 en puissance, 20dB un rapport de 100, 30 dB un rapport de 1000… 39,4 dB, ce n’est plus ce que l’on pourrait appeler un « détail qui ne perturbe qu’une minorité d’écouteurs d’ondes courtes d’un autre âge ».
Qui gagnera ? Les Barbouzes des M.I. 5, 6 etc.? Ou le lobby des marchands d’Ethernet « sans fil mais avec fil » ? Les mesures relevant d’une science exacte effectuées par des professionnels et des spécialistes des phénomènes électromagnétiques ou les gourous marketing qui courbent les réalités de la physique en expliquant qu’un signal HF injecté sur un câble électrique non blindé ne rayonne pas ? Les scientifiques ou les mercantis ? Manifestement, les espions d’Albion se sont rendus compte qu’ils avaient mis les pieds dans le plat en rédigeant cette lettre de protestation allant contre les intérêts d’un lobby. L’invocation d’une prétendue « atteinte potentielle à la sécurité de l’Etat » est une tentative bien maladroite pour faire oublier ce pas de clerc.
Ndlr Note de la rédaction : Chaque cycle solaire, dit « de Wolf », s’étend plus ou moins sur une période de 11 ans. 2013 est au plus fort du cycle actuel, et est l’un des plus faibles jamais observé depuis le XVIIIème siècle. Les spécialistes s’accordent à dire que le prochain cycle sera également faible… ce qui reporte le prochain cycle « faste » d’activité solaire à 24 ans.
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