Le scoop est signé David Sanger et John Markoff du New York Times, les « avis d’experts » ont été publiés par la BBC : le FMI aurait été « hacké » et des quantités importantes de fichiers auraient été copiés. L’attaque aurait été possible via la compromission d’une seule station de travail, à partir de laquelle « d’importants transferts de fichiers auraient été constatés ». Le reste n’est qu’hypothèses, succession de démentis et nuages de fumée. Non, ce hack n’est pas en rapport avec « l’affaire DSK ». Non, ce hack n’est pas lié au vol d’informations dont a été victime récemment RSA. Non, aucune donnée concernée n’était de caractère privé. Oui, ces informations étaient « confidentielles » affirme l’Economic Newspaper (mais dans quel cas des données internes ne sont-elles pas considérées comme confidentielles ?). Non (selon certains experts) Oui (selon d’autres), cette intrusion pourrait être le fait d’un gouvernement « ennemi » ou serait le fruit d’une « APT ». Oui (une info de CGN), la Banque Mondiale en a profité pour couper tous liens informatiques avec le FMI par mesure de sécurité… L’écart entre le signal informatif et le niveau de bruit dépasse les 80 dB. A qui profiterait un tel « crime » ? Allons-y de nos spéculations fantaisistes. Timeo Danao … surtout lorsqu’ils n’ont plus le moyen de faire de cadeau. Regardons également du côté de la Chine, histoire de respecter une déjà longue tradition liée à l’APTologie.
L’on pourrait également voir quelques ressemblances entre l’attaque du FMI et celle qui avait frappé Bercy à grand coups d’exploits Adobe. Et puisque nous sommes dans une ambiance parano-militaro-informatique, ajoutons à ce « bruit » le lien d’une petite séquence vidéo signalée notamment par Gnu Citizen et le blog de F-Secure, et qui résume dans les grandes lignes ce que fut Stuxnet. Quelques riff endiablés de guitare électrique rythmés par les échos syncopés d’une batterie très « rock’n Roll » pourraient presque faire passer Stuxnet pour le 8ème cercle de l’enfer Internet. Notons au passage l’inflation de « zero days » qui auraient constitué le vecteur d’attaque : 26, pas moins. De ce virus, l’on pourra dire qu’il est plus grand mort que vivant.