… les habitants de la station ISS par exemple. 350 kilomètres sans le moindre obstacle, 350 kilomètres situés en dehors de tout moyen d’action répressif, de ceux de la Rue du Texel à l’IRCGM, 350 kilomètres d’altitude depuis lesquels il est possible de recevoir tout ce qui porte le nom de « sans fil ». Certes, n’allons pas imaginer un instant qu’un de nos Jean Luc Beaudry, Claudie Haigneré ou Jean-Loup Chrétien puissent, même frappés par le mal de l’espace, se livrer à des actes que la LCEN et que la morale réprouvent. En revanche, un simple smartphone accroché à un ballon sonde peut servir de système d’écoute avec une efficacité remarquable. L’article de Jimmy Shah de McAfee (http://blogs.mcafee.com/mcafee-labs/schmoocon-to-cover-hot-mobile-security-topics) décrit avec des accents anxiogènes ce que n’importe quel radioamateur sait depuis sa plus tendre enfance électrohackeuse : un récepteur dans un aéronef ou sur un point haut (et à plus forte raison dans un satellite) fait toujours des miracles. C’est d’ailleurs pour cette raison (et probablement pas pour de vagues histoires de perturbations des équipements aéronautiques) que l’usage des téléphones mobiles est interdit en vol*.
Cet intérêt aux choses mobiles en général et aux médias de transmission radio en particulier se constate de plus en plus à l’énoncé des programmes des grandes conférences sécurité. Jimmy Shah passe en revue les multiples exposés sur le sujet qui seront donnés durant la prochaine ShmooCon. L’on peut toutefois remarquer que les « spécialistes du hacking radio » de cette année ont encore une vision totalement étriquée de la question, et continuent à penser « un type de transmission, un type de modulation, un seul type de terminal radio dédié ». Pourquoi, en effet, envoyer 130 grammes d’iPhone dans l’espace proche pour décoder une trame WiFi ou Bluetooth, alors qu’avec ces mêmes 130 grammes l’on peut commencer à jouer avec des outils à définition logicielle qui peuvent tout recevoir et parfois tout écouter.
* hypothèse confirmée par le fait que les avions équipés de microcellules GSM (à l’accès facturé au prix du platine en barre) ne tombent toujours pas comme des mouches.
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