MegaUpload une fois fermé, que faire des données (entre 25 et 28 petaoctets) qui sont contenues sur ses disques ? Et la question est loin d’être rhétorique, explique Jeremy Kirk, d’IDG News Service. Car Megaupload n’est plus une entité commerciale. Plus un cent ne rentre dans ses caisses depuis que le FBI a placé l’entreprise et ses installations sous séquestres. Chaque jour, l’entretien, l’alimentation et les frais de location d’un peu plus d’un millier de serveurs coûte 9 000 $.
Les avocats de la partie plaignante, MPAA et consorts, on déjà prélevé les preuves de « culpabilité » qui les intéressaient mais aimeraient que les preuves originales soient conservées en l’état. Le contenu général des données stockées pourrait également servir à l’équipe de Megaupload pour sa défense. Sans parler de l’obligation morale du prestataire de services de rendre à ses clients le contenu des données stockées dans le nuage, certains clients estimant que leurs partages de fichiers étaient légitimes. Avis que partage l’Electronic Frontier Foundation. Dans une telle situation, l’ensemble des parties en présence devraient assumer les frais du maintien. Des frais qui, explique notre confrère, devraient s’accroître avec l’arrivée de nouvelles dépenses, notamment un coûteux déménagement de machines en raison d’une expiration de bail immobilier. La cour de justice US, de son côté, ne l’entend pas de cette oreille. Elle dispose d’assez d’éléments pour ne pas avoir à conserver les données…
Il est arrivé, par le passé, et dans des circonstances différentes, que les conséquences de jugement de faillite aient fait de l’Etat Fédéral le propriétaire de reliques d’entreprises assez inhabituelles, reliques dont la présence choquait l’aile conservatrice de l’électorat. Ce fut notamment le cas d’une maison close située dans les environs de Las Vegas et dont l’Etat était actionnaire, mise aux enchères sous la pression d’associations de contribuables (la prostitution est légale dans une grande partie du Nevada). Si d’aventure le gouvernement des USA devait subvenir financièrement à l’entretien du plus grand site pirate de l’Amérique du Nord, site dont une grande partie des installations sont d’ailleurs situées au Canada, il y aurait fort à parier que la pilule ne passerait pas auprès des Sénateurs conservateurs.
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