L’Agence Reuter (reprise par une multitude de médias) fait état du procès d’un homme d’affaires Chinois poursuivi pour avoir commercialisé illégalement des copies de logiciels principalement d’origine US. 200 éditeurs auraient été lésés. Le réseau de distribution de ces programmes piratés s’étendait sur plus de 61 pays et aurait perduré de 2008 à 2011. La dépêche précise que, parmi les « victimes », l’on retrouve de grands noms tels que Microsoft ou Oracle. Le montant estimé des pertes s’élèverait à plus de 100 millions de dollars.
On peut ajouter, à la décharge du « pirate », que le montant des pertes est une estimation d’avocats, qui se base généralement sur les prix catalogue et non sur les tarifs réellement constatés. A titre d’exemple, les deltas de tarification constatés entre les versions « boîte » et les éditions « OEM » de Windows… alors qu’il s’agit du même produit. Un procédé qui permet de crier au meurtre économique en cas de copie illégale, et de rembourser une misère les utilisateurs qui ne souhaitent pas accepter la vente liée machine-système d’exploitation.
L’on peut également préciser que Microsoft a longtemps proposé l’édition de deux versions « Cantonese » et « Traditional Chinese » au sein de son MSDN, et ce depuis les toutes premières éditions de Windows 95 et de Windows NT 3.10, alors même que l’éditeur ne possédait strictement aucun réseau commercial en Chine Populaire. Un acte que l’on pourrait relier sans peine à la naissance d’un marché pirate en Chine …
Il est à noter qu’il existe une technique visant à provoquer une « accoutumance d’usage par le piratage », une technique qui avait été théorisée et mise en pratique notamment par Georges Tate et Wayne Ratliff dans les années 80, lors du lancement de leur outil de base de données dBase II. Un procédé qui a même été associé aux pratiques des « vendeurs de cocaïne » par plusieurs médias US : diffusion gratuite, instauration d’un régime d’accoutumance, puis durcissement des pratiques tarifaires…
Le méchant de l’histoire ne pourrait être pas seulement l’unique coupable.