« Vous avez vu ? Il y a comme un gros trou informatique du côté du New York Times… et le Wall Street Journal ne va pas très bien à force de se faire intruser par des intrusions intrusantes. Et on ne vous parle pas de Java… les pauvres, 50 trous, à tel point qu’on n’ose plus du tout l’installer, ce nid de bug. Pour preuve, Apple et Mozilla désactivent cet add-in sans chercher à comprendre ».
Franchement, voir le blog de Twitter se transformer en concurrent de CNIS-Mag et relater les trous importants de la semaine écoulée, ça n’arrive pas tous les jours. Il faut passer tout le premier paragraphe pour enfin découvrir l’information importante : 250 000 comptes de Twittos ont été potentiellement compromis, avec une fuite probable de données à caractère personnel notamment nom et adresse de courriel de certains usagers du service.
Qu’un réseau social grand public se fasse pirater, la chose aurait presque tendance à devenir courante de nos jours. Un jour Linkedin, le lendemain Facebook, la semaine suivante une flopée de comptes MSN… Mais que la direction de la communication tente de banaliser l’affaire sur l’air du « mais qui donc n’est plus piraté de nos jours… même les grands mass media en souffrent », voilà qui est moins banal. Et ce qui est encore plus étonnant, c’est que les éditeurs de logiciels servent également d’alibi pour mieux détourner les attentions. La mention de la dernière CPU d’Oracle et de son JRE particulièrement peu étanche n’est rien d’autre qu’une façon de rejeter la responsabilité sur les concepteurs même d’outils Web.
Cette tentative de diversion n’empêche toutefois pas les responsables du response team de Twitter de préciser avec franchise qu’ont également été récupérés des token de session et des mots de passe « chiffrés et salés »…le salage est une précaution que n’avait pas pris en son temps un autre réseau social également compromis, LinkedIn. Cet effort de transparence est particulièrement louable.
Il reste à tous les utilisateurs de Twitter, par mesure de précaution, de changer leurs mots de passe.
Du côté de l’affaire du NY Times, on peut lire une intéressante analyse de nos confrères de CSO, qui titrent « Les leçons que l’on tire de l’attaque du NYT ». Le hack en question entre dans la catégorie des APT, aurait perduré durant plus de 4 mois, probablement entamée par une opération de phishing ciblée estime Mandiant, l’entreprise mandatée pour effectuer l’audit et le nettoyage « post-hacking » du NYT. Bercy, l’Elysée, NYT : même combat. La presse grand public s’étonne du fait que les défenses périmétriques en général et les antivirus (Symantec dans ce cas précis) aient été incapables de détecter l’intrusion… ce qui est étonnant, c’est que l’on puisse encore être étonné de cet état de fait à notre époque.
Sans surprise, l’attaque est attribuée à des hordes de cyber-pirates Chinois, une « quasi habitude » chez Mandiant estiment plusieurs spécialistes sécurité.
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