… chantait Bobby Lapointe. Qui n’aurait pas dédaigné admirer certain travail d’hameçonnage signalé sur FraudWatch. Et notamment la dernière campagne de phishing visant la banque Desjardins, institution séculaire Canadienne, Québécoise et par conséquent francophone. A en juger par les fac-simile publiés, il semblerait que l’on approche là de la perfection : accentuation irréprochable, vocabulaire parfaitement adapté et respectant les règles de la syntaxe moderne (et néanmoins bancaire), bonne imitation du site visé… à quelques imperfections près –telle l’url manifestement douteuse – qui ont peu de chance d’émouvoir un usager un peu stressé, l’on peut presque conclure au « sans faute ».
Jusqu’à présent, le monde de la finance avait, au sein de l’hexagone, peu à craindre des polluposteurs tendance phishing. Les « charset » russo-moldave, les typiques gourations dans la proverbation et autres barbarismes prouvaient à la fois l’origine frauduleuse du courriel et une méconnaissance totale des meurs et méthodes de communication de la gente financière. On ne parle l’hexagonal bureaucratique bancaire qu’après de longues années de pratique. Cette période bénie semble donc bien révolue. Car un phisheur sachant phisher dans la Belle Province peut, du jour au lendemain, abandonner la Banque Desjardins et commencer à émettre des courriels Crédit Lyonnais, Banque Populaire ou Fortis, histoire de rentabiliser sa maîtrise du François Financier. Et comme, en France, à une seule exception près connue depuis peu, les fraudes bancaires n’existent pas…